Jeudi 03 octobre 2024
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Par Antoine Diannyere Référence : DFDH15 Date édition : 2000 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84435-180-8 Nombre de pages : 124 Première édition : 1799 & 1893 Reliure : br. Prix: 16.23€ |
Peu d'hommes de plume ont eu un destin aussi riche et aussi mouvementé que le marquis de Condorcet : né en 1743 à Ribemont, où on lui consacre un musée, il soutient, à l'âge de seize ans, devant d'Alembert une thèse d'analyse mathématique et il publie en 1767 un mémoire sur le Problème des trois corps qui lui vaut d'entrer à l'académie des Sciences. Lié à Voltaire et à Turgot, il collabore à l'Encyclopédie et entre à l'Académie française en 1782. En 1789, il est considéré comme l'héritier des penseurs du XVIIIe siècle et le chef du « parti philosophique ». Ce penseur multiple, qui était aussi un théoricien politique, sera député de l'Aisne à l'Assemblée législative et à la Convention, auteur d'un grand projet de Constitution (non retenu) et d'un vaste plan d'Instruction publique, avant d'être victime de la Terreur et de se donner la mort en prison.
Antoine Diannyere fut un collègue de Condorcet à l'Institut et il le côtoya pendant plus de douze ans ; pour cette raison, son témoignage apparaît exceptionnel. Il parvient en effet à nous restituer l'importance politique et philosophique du penseur qui était aussi un homme d'action et à mettre en valeur ses qualités humaines qu'il avait pu apprécier au quotidien. Publié en 1796, donc trop proche de sa mort pour qu'on n'y sente pas encore la chaleur de l'émotion et trop loin d'elle pour qu'il n'y ait pas la distance de la réflexion, ce document nous montre un Condorcet dans l'importance de son oeuvre et de son action et dans l'intimité de son être.
Ce qui apparaît surtout aujourd'hui, et que Diannyere avait parfaitement pressenti, c'est l'universalité de la pensée de Condorcet et son actualité dans un monde (quel qu'il soit), dominé trop souvent par le recours à la violence et par l'irréflexion. Pourtant, ce sage n'était pas l'homme des certitudes et des vérités absolues ; il prônait la tolérance, le souci d'autrui et la foi dans le progrès humain. Son Testament, ses Conseils à sa fille et son Épitre à sa femme témoignent de la même ouverture d'esprit et de la même générosité. Une lecture saine et revivifiante.© Micberth
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