Vendredi 19 avril 2024
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Par Émilien Maillard Référence : 3247 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0738-0 Nombre de pages : 596 Première édition : 1881 Reliure : br. Prix: 77.23€ |
Sous les ducs de Bretagne comme sous les rois de France, hormis durant les rares périodes où ses barons jouirent d'un rôle indépendant, la bonne ville d'Ancenis a suivi et partagé le sort de Nantes dont elle était le satellite naturel. Á la fin du Xe siècle, la Bretagne prit les limites qu'elle a conservées depuis et le territoire d'Ancenis fut alors inclus dans les Marches de Bretagne. Le premier document historique certain sur la ville se rattache à la construction de son château, par Aremberge, à la demande de son époux, le roi Lothaire, vers 980. L'édifice qui subit de multiples destructions et réédifications au cours des siècles, fut donné quelque temps après par son nouveau propriétaire, le comte de Nantes, à Alfred, premier seigneur d'Ancenis. Lorsqu'Henri II d'Angleterre s'empara de la forteresse, en 1174, il lui ajouta de nouvelles fortifications et la confia à la garde de son sénéchal, Maurice de Craon. Le château partagea le même sort que celui d'Oudon, tout proche, sous Jean sans Terre en 1214, sous saint Louis en 1230, sous Jean de Montfort et Charles de Blois en 1341. Au mois d'avril 1488, l'armée de Charles VIII entra en campagne sous la conduite de Louis de la Trémoille. Le jeune général choisit de débarrasser la frontière d'Anjou des places bretonnes de Châteaubriant et d'Ancenis, afin d'assurer sa communication avec la France durant son avancée en Bretagne. Ordre fut alors donné de démolir toutes les fortifications d'Ancenis : la place fut rasée et les fossés comblés ; la cité fut érigée en ville neutre en 1490, pour la préserver de nouveaux malheurs. Elle fut occupée par une garnison que les États de Bretagne se chargèrent de payer et le château fut démoli par la volonté de la duchesse Anne. Lorsque, le 20 mars 1598, Henri IV conclut un édit de pacification avec le duc de Mercœur qui avait reçu du roi Henri III le gouvernement de la Bretagne et était devenu le chef de la Ligue du pays, il fit anéantir les dernières fortifications qui restaient au château et à la ville d'Ancenis. La cité a longtemps conservé une trace de la domination de ce duc qui racheta la baronnie d'Ancenis à son parent, le duc d'Elbeuf, en particulier dans un hôtel qui avait pour enseigne Á la croix de Lorraine et qui, vraisemblablement, accueillit Louis XIV qui se rendait à Nantes pour l'arrestation de Fouquet. Lors de son passage, il fit un don de deux mille livres aux ursulines afin de financer une partie du couvent qu'elles occupèrent jusqu'à la Révolution, tout aussi remarquable par sa grandeur que par sa solidité. Le bâtiment ne fut pas aliéné par la nation et servit longtemps de caserne.© Micberth
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