Jeudi 03 octobre 2024
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Par Jean-Alexandre Germain Référence : 3084 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0564-5 Nombre de pages : 470 Première édition : 1843-1845 Reliure : br. Prix: 62.88€ |
L'histoire d'Argentan est tout autant marquée par son antiquité, la beauté de sa situation au milieu d'une plaine fertile, le voisinage des forêts de Gouffren et la présence de l'Orne, que par le séjour des souverains et des princes qui l'ont habitée, les assemblées d'hommes de guerre et les assemblées nationales qui y ont été convoquées, les traités qui y ont été signés et la vigoureuse résistance déployée par les habitants lors des guerres désastreuses qui ont ensanglanté son sol. Lorsque Henri Ier, à la tête de cent mille hommes, pénétra dans le comté d'Hiesmes, il le ravagea et assiégea la ville. La population résista cependant à une telle armée et le roi de France dut se retirer, honteux et confus de cette expédition. Il assouvit alors sa rage sur le pays d'alentour : il prit, pilla et brûla la petite ville d'Argentan qui est peut-être le lieu que les Romains appelaient Arœ-Genuœ. Ce fut Henri Ier, roi d'Angleterre, qui résolut un peu plus tard de mettre la place à l'abri des entreprises des Français et de ses sujets révoltés, en construisant de nouvelles fortifications, une citadelle et un château. Les travaux, achevés en 1155, hissèrent Argentan au rang des plus fortes places de Normandie. Lorsque Mathilde céda la Normandie à son fils, elle conserva cependant le domaine d'Argentan et y résida. Elle créa des sergenteries nobles, établit une foire franche dite de la Pentecôte, permit aux habitants de prendre pour armoiries de la ville l'aigle impérial qu'elle conservait dans les siennes. En 1202, Philippe Auguste se rendit maître d'Argentan, puis de toute la Normandie deux ans plus tard. Objet des rivalités entre la France et l'Angleterre, la cité subit de multiples sièges et de graves dommages durant de longues années. La place forte fut démantelée vers 1478 mais son enceinte servit encore à la protéger. Elle subit les guerres de Religion, avant que les bourgeois, abandonnant la Ligue, ouvrent les portes à Henri IV qui séjourna dans la ville durant le siège d'Alençon. Sous Marie de Médicis, craignant que la forteresse attire les rebelles et fatigués des frais occasionnés par l'envoi fréquent de garnisons, les habitants présentèrent à Louis XIII une requête sollicitant sa destruction. La partie donnant dans l'enceinte du château fut entièrement démolie, le rempart fut abattu, le fossé fut comblé. Les habitants furent chargés de l'entretien de ce qu'il restait du château et les tours ne furent plus réparées.© Micberth
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