Dimanche 08 septembre 2024
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Par Achille Deville Référence : 3068 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0548-5 Nombre de pages : 464 Première édition : 1839 Reliure : br. Prix: 70.99€ |
Á une lieue et demie de Dieppe, sur la pente méridionale du large et riant vallon qui reçoit les eaux réunies de la Béthune et de la Varenne, s'élèvent une église, des chaumières, quelques maisons, les unes groupées, les autres séparées par des bouquets de bois, par des jardins, par des haies, des champs, des prairies. Ce qui fut autrefois la capitale du Talou et se trouva mêlé à des événements si importants et décisifs dans l'histoire de la dynastie normande, est devenu un chétif village. Au-dessus de lui, une langue de terre, une espèce de cap, se projette, protégée de trois côtés ; c'est cet espace que Guillaume d'Arques choisit, au XIe siècle, pour élever son château fort, conformément à la méthode en usage qui se perpétua jusqu'à la fin de la domination normande, au XIIe siècle. Ayant soulevé et armé tout le comté de Talou et confiant dans la force presque inexpugnable de sa citadelle, il ne craignit pas de se mesurer à son neveu, Guillaume le Conquérant qui n'eut pas d'autre choix que d'établir un blocus en ceignant l'édifice d'une palissade. Vaincu, le comte, escorté de sa femme et de ses enfants, « blême de faim et la peau collée sur les os », dépouillé de son château, son comté, ses honneurs et ses biens, quitta la Normandie pour ne jamais y revenir. Il semblait dit que les ennemis de la Normandie se donneraient rendez-vous sous les murs du château d'Arques. Le fils du duc de Normandie leur servit même une fois de guide. Henri le Jeune dut cependant renoncer, devant la force invincible de la citadelle et le courage de ses défenseurs. Richard Cœur de Lion tenta plusieurs assauts pour la soustraire aux mains de Philippe Auguste qui s'en était rendu maître grâce à Jean sans Terre ; ce ne fut cependant pas par la force des armes, mais en vertu d'un traité qu'il entra dans le château. Lorsque la bannière normande ne flotta plus que sur un seul point en Normandie, ce fut sur le donjon du château d'Arques qui n'avait jamais vu pénétrer ses remparts. Durant les deux siècles qui suivirent, cette citadelle dont le nom sonna si haut au milieu du bruit des guerres et des querelles intestines des ducs, connut un silence épais. Puis, au temps de la Ligue, elle vécut un épisode fécond et brillant pour son histoire. La bataille qui s'y déroula le 21 septembre 1589 fut un glorieux début pour Henri IV dans son combat contre la Ligue. Enthousiaste, il écrivit du château à son ami Crillon : « Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques, et tu n'y étais pas ! ».© Micberth
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