LES BAUX. Guide du visiteur dans l'antique ville

Par Ange Jourdan

Référence : 3262
Date édition : 2013
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0753-3
Nombre de pages : 118
Première édition : 1897
Reliure : br.

Prix: 18.26€

En 480, lorsque Euric, roi des Visigoths, se fut emparé d'Arles, une partie de ses habitants se réfugièrent sur la hauteur des Baux et y établirent des habitations, creusées simplement dans le roc. Bien que la forteresse soit mentionnée pour la première fois dans une charte du X^e siècle, ce fut probablement un seigneur de la cour de ce monarque, dont les terres baussenques furent l'apanage, qui construisit le château fort qui subsista durant onze siècles, malgré trois sièges et deux démantèlements. Les seigneurs de Baux qui se disaient issus du roi mage Balthazar, luttèrent tour à tour avec les comtes de Provence, les rois d'Aragon, les comtes de Toulouse, et leur disputèrent souvent la domination. Cependant les ruines du château n'évoquent pas seulement des souvenirs de guerre. L'édifice possédait sa cour d'amour où les troubadours provençaux ou venus d'Espagne et d'outre-mer y étaient accueillis et fêtés ; ils repartaient comblés de présents et magnifiquement vêtus. Fouquet chanta pour l'amour d'Adélasie, l'épouse de Bérald, seigneur des Baux. Á la mort de sa belle et de son seigneur, inconsolable, il abandonna le monde et se fit moine de Cîteaux. Il devint ensuite abbé de Thoronet, évêque de Marseille et enfin archevêque de Toulouse. L'hommage que le poète Guilhem de Cabestan rendit à Tricline Carbonnelle fut moins apprécié par son époux, Raymond de Seillans : il tua le félibre, lui arracha le cœur et le fit servir au dîner suivant à sa femme. Tout près de l'église Saint-Vincent qui devint la paroisse des Baux en 1481, subsistent quelques vestiges de l'antique château des Porcelets qui furent les premiers nobles de la ville d'Arles et qui, à ce titre, recevaient chaque année le premier esturgeon que l'on pêchait dans le Rhône. En contrebas du plateau du village, sculptés sur un bloc de calcaire, trois personnages s'offrent aux regards. La croyance populaire reconnaît les Saintes Maries, Jacobé et Salomé, et leur servante Sara, qui, selon la tradition, auraient été chassées de Jérusalem, jetées dans une barque sans voile, rames ni pilote avant d'atteindre miraculeusement les rochers des Baux que la mer venait alors battre. Les archéologues, quant à eux, y voient la représentation de Marius dont l'armée était présente aux Baux, de sa femme Julie et de la prophétesse Marthe. Découverte dans les caveaux de l'église Saint-Vincent, une opulente chevelure de femme, blonde comme les blés et d'une longueur peu commune, fit les beaux jours d'un aubergiste qui sut malicieusement exploiter l'attrait qu'elle inspirait aux étrangers.
© Micberth

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