Vendredi 19 avril 2024
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Par J.-N. Pellieux et J. Lorin de Chaffin Référence : 3046 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0525-6 Nombre de pages : 412 Première édition : 1856 Reliure : br. Prix: 54.77€ |
Tant que Beaugency eut des seigneurs qui armaient leurs vassaux, allaient en guerre, soit pour, soit contre l'autorité royale, bataillaient sans cesse avec leurs voisins, et soutenaient des sièges, l'administration militaire y joua le principal rôle. Même après la vente de la terre de Beaugency à Philippe le Bel, la ville entourée de fortifications, commandant le cours de la Loire était un point trop important pour être négligé par les monarques. Ils y entretinrent toujours une nombreuse garnison et quand l'artillerie commença à être en usage, le château et la grosse tour ne tardèrent pas à en être pourvus. La garde nationale de Beaugency prit part à tous les événements qui se déroulèrent en France à partir de 1789. Dans la matinée du 24 juin 1848, un détachement de quatre-vingts hommes, commandés par le chef de bataillon Caillard, marcha sur Paris au secours de l'ordre social menacé. La catastrophe du Carrousel coûta la vie à quatre habitants et fit quatorze blessés. Quelques années plus tard, la garde nationale n'était plus qu'un souvenir. L'origine de l'abbaye, aussi obscure que celle de Beaugency, remonte aux premiers siècles du christianisme. La vénération pour les reliques de saint Gentien, saint Fuscien et saint Victoric qu'elle possédait, était si grande que, pendant les fêtes de leur translation qui duraient huit jours, le clergé et les habitants de soixante à quatre-vingts paroisses venaient à dix-huit lieues à la ronde se joindre à la procession qui se rendait au Faubourg-du-Pont. Ce pèlerinage finit par devenir une partie de plaisir plutôt qu'un acte de dévotion et fut supprimé vers 1636 par l'évêque d'Orléans, au grand regret des religieux et du commerce de Beaugency qui y trouvaient chacun leur compte. L'église et les bâtiments du couvent furent brûlés en 1567 par les protestants de la ville et quand le rétablissement de l'ordre permit aux religieux de revenir à Beaugency, ils se virent refuser par Catherine de Médicis la concession du château et durent reconstruire les bâtiments, employant à cette œuvre le peu de revenus qui leur restaient et bénéficiant du concours empressé des habitants. La tour de Beaugency ne fut pas non plus épargnée par les dévastations des guerres de Religion. Elle fut alors abandonnée. Les corbeaux et les archéologues devinrent les derniers visiteurs de sa masse imposante, mais elle conserva sa légende : grâce à saint Liphard, un pauvre prisonnier en fut délivré en s'élevant jusqu'à une meurtrière qui s'élargit pour le laisser passer tandis que la terre bondissait à sa hauteur.© Micberth
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