Dimanche 08 décembre 2024
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Par Léon-Honoré Labande Référence : 3264 Date édition : 2013 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0755-7 Nombre de pages : 414 Première édition : 1892 Reliure : br. Prix: 63.30€ |
Alors que les Mérovingiens ne voyaient en Beauvais qu'une cité de peu d'importance, au regard de la faible étendue de terrain qu'entouraient ses murailles, des faubourgs commencèrent à se grouper autour des fortifications, des monastères s'établirent à peu de distance de la ville et l'abbaye de Saint-Lucien fut fondée par Childéric Ier. Au cours des invasions normandes, les religieux, qui déposèrent le corps de saint Waast dans l'église Saint-Étienne, ne furent pas les seuls à y chercher refuge ; les assiégés du château de Pontoise, réduits par la disette d'eau, y trouvèrent également un abri. La ville, consumée en partie par les flammes à plusieurs reprises, consolida ses murailles au cours du Xe siècle, reconstruisit ses maisons, augmenta sa population et se répandit en dehors de la cité pour former le bourg où devait prendre naissance la commune. Au commencement du XIe siècle, deux pouvoirs existaient à Beauvais : le comte, vassal du roi, qui n'y résidait presque jamais et dont la puissance s'affaiblissait ; et l'évêque, possesseur d'immenses propriétés foncières, reconnu comme juge par les rois et jouissant de droits de juridiction. Par le diplôme de 1015, l'évêque devint prépondérant et c'est lui qui, plus tard dans l'histoire de Beauvais, revendiqua pour lui seul le titre de comte. En cette qualité, il était vassal direct du roi et, à ce titre, il était tenu à certains devoirs féodaux : le service militaire qui l'obligeait à entretenir une petite armée ; diverses prestations pécuniaires dont une des plus importantes était le gîte à Beauvais même et à Bresle, sa résidence habituelle, qui pouvait représenter des sommes exorbitantes ; et le service de cour. Cette dernière obligation qui consistait pour le vassal à assister de ses conseils et de ses lumières son suzerain et son seigneur dans l'exercice de sa justice, valut à l'évêque de Beauvais de devenir un des pairs de France au XIIIe siècle. Dès 1060, les évêques furent aux prises avec de nombreuses difficultés. Gui, qui ne sut pas ménager les laïcs et les bourgeois de la ville, fut chassé de Beauvais et ne revint que sous la protection toute puissante du pape Grégoire VII. Rentré en grâce avec son peuple, il lui accorda plusieurs droits qui appartinrent ensuite à la commune issue vraisemblablement de l'action des corporations relatives à l'industrie et au commerce des draps et qui fut reconnue par Ansel, élevé au siège épiscopal en 1096. Le règne de Louis VI, le père des communes, fut extrêmement avantageux pour cette institution qui devint une puissance dont devaient dorénavant tenir compte le chapitre et le châtelain.© Micberth
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