Samedi 12 octobre 2024
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Par F. Lévêque Référence : 3406 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0918-6 Nombre de pages : 196 Première édition : 1919 Reliure : br. Prix: 26.00€ |
Le samedi 1er août 1914, à quatre heures et demie de l'après-midi, la mobilisation générale ordonnée par décret du Président de la République parvenait au maire de Beauvais sous la forme d'un télégramme officiel. Cyprien Desgroux s'empressa de faire sonner la cloche communale afin d'avertir la population de la cité et des communes suburbaines. Des affiches furent installées aux emplacements désignés à l'avance et il fut rappelé à tous les hommes soumis aux obligations militaires qu'ils devaient se conformer rigoureusement aux prescriptions de l'ordre de route annexé à leur livret militaire. Le conseil municipal se réunit le soir même. L'approvisionnement de la ville était la question primordiale. Toutes les mesures devaient également être prises pour recevoir de la façon la plus hospitalière les 2600 évacués de Verdun dont l'hébergement avait été prévu confidentiellement en temps de paix. Le conseil devait aussi examiner de pair les questions de chômage et d'assistance, réfléchir au remplacement des employés et des agents municipaux mobilisés, mettre en place la garde civile pour assurer la sécurité publique. Le travail était considérable. Il se prolongea beaucoup plus longtemps qu'escompté et embrassa plus tard des tâches d'une étendue tout à fait insoupçonnée alors. Dès le matin du 1er août, alors que la lecture des journaux laissait entrevoir que la mobilisation était imminente, les magasins d'approvisionnement avaient été pris d'assaut. Quelques heures plus tard, les denrées commencèrent à faire défaut et certains commerçants se crurent autorisés à hausser le prix de leurs marchandises. Le maire en appela à leurs sentiments patriotiques mais fit savoir qu'il était disposé à user de sanctions très sévères. Les cours se stabilisèrent. Les boulangers s'engagèrent à n'augmenter leurs prix que si les circonstances l'exigeaient et toujours en accord avec l'administration municipale. Le 6 août, le pain coûtait officiellement 84 centimes les deux kilos. La mobilisation de leur soutien modifia considérablement la situation de nombreuses familles qui vivaient avec une aisance relative mais sans avoir pu amasser de pécule. Étant donné le nombre considérable de demandes, les allocations journalières ne pouvaient malheureusement pas leur être versées du jour au lendemain. Le chômage, qui toucha rapidement une grande quantité d'ouvriers et d'ouvrières, augmenta encore la détresse. La municipalité improvisa donc sans délai les moyens de venir en aide à la population : les secours délivrés par le bureau de bienfaisance furent augmentés et des fourneaux économiques furent créés.© Micberth
Article(s) de presse :L'OBSERVATEUR DE BEAUVAISLE PARISIEN
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