Dimanche 13 octobre 2024
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Par Edmond Bapst Référence : 3356 Date édition : 2015 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0862-2 Nombre de pages : 204 Première édition : 1929 Reliure : br. Prix: 32.00€ |
Le premier procès de sorcellerie jugé à Bergheim eut lieu en 1582, alors que Michel Schirm en était le bailli. Soupçonnée de se livrer à des pratiques de sorcellerie, Marguerite Möwel avait été dénoncée par un membre du Conseil urbain. Son allure mystérieuse et son humeur maussade avaient valu à cette femme, issue d'une des familles les plus considérées du pays et mère célibataire, le surnom de la boudeuse. Emprisonnée, elle fut présentée à la Cour des maléfices, juridiction criminelle à deux degrés : sept notables étaient chargés d'instruire l'affaire et vingt-quatre autres devaient se prononcer sur la culpabilité et la peine à infliger. Consciencieux, Michel Schirm abandonna toutes les accusations qui n'étaient pas appuyées par trois témoins. Plus tard, les autres baillis ne s'embarrassèrent plus de cette procédure : les dénonciations suivies d'aveux obtenus durant un interrogatoire « bienveillant et douloureux », selon les termes consacrés, suffirent. Sous ces vocables doucereux se dissimulait la torture qui, à Bergheim, était une sorte d'estrapade : la suspension à une poulie par des cordes liant les bras et la taille, avec traction du corps vers le sol au moyen de plus ou moins gros boulets de pierre accrochés aux pieds. Les enquêteurs se servaient de questionnaires rédigés d'après les préceptes d'un livre alors fameux : Malleus maleficarum (le marteau des sorcières), livre ecclésiastique qui prêchait l'extermination de la sorcellerie. Les accusées, souvent névrosées, reconnaissaient l'exactitude de faits invraisemblables et absurdes, soit parce que la douleur leur arrachait des déclarations mensongères, soit parce que leur imagination maladive leur donnait l'illusion que ces actes étaient réels. Marguerite Möwel ayant avoué avoir entretenu un commerce avec le diable, fut impitoyablement livrée aux flammes. Quatre ans plus tard, sept femmes furent emprisonnées à Bergheim sous l'inculpation de sorcellerie : l'une d'elles mourut en prison ; les six autres succombèrent au supplice du feu. Anna Wickenzipfel, notamment, fut accusée de se servir d'une baguette magique non seulement pour frapper de maladies ceux contre qui elle était irritée, mais aussi comme monture pour se rendre à travers les airs à des réunions de sorcières, en prenant en croupe sa belle-sœur et une voisine. Jusqu'en 1630, maintes condamnations par le feu furent prononcées. Grâce à l'intervention du curé-recteur, Georges Gull, qui demanda aux membres de la Cour de se montrer cléments dans leur sentence envers ces « pauvres pécheresses », plusieurs femmes furent décapitées, leurs restes, têtes et troncs, étant ensuite jetés sur le bûcher.© Micberth
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