Samedi 07 septembre 2024
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Par Auguste Castan Référence : 3134 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0617-8 Nombre de pages : 440 Première édition : 1880 Reliure : br. Prix: 56.80€ |
Sur la plate-forme du rocher qui servait de citadelle à la ville, on vit jusqu'à la construction de la forteresse moderne quatre colonnes cannelées, de style corinthien, qui avaient appartenu au porche d'un temple voué à Jupiter et autour desquelles se déroulait au Moyen Âge une foire aux aigles, probablement en mémoire de la divinité. Dès les premiers temps de la prédication évangélique, la ville, peuplée de congrégations religieuses par l'évêque Donat, eut deux églises cathédrales. L'une était dédiée à saint Étienne et l'autre à saint Jean l'Évangéliste, et de longues querelles opposèrent les chapitres de ces deux églises pour la possession exclusive du trône archiépiscopal. L'évêque Bernouin qui occupa le siège de Besançon de 797 à 838 et fut en grande faveur auprès de Charlemagne et de Louis le Pieux dont il était le parent, prit l'initiative de la première rénovation de Saint-Jean, mais ce fut seulement en 1237 que le chapitre trouva les ressources nécessaires pour voûter l'édifice. Charles le Chauve, qui avait apprécié que la ville n'ouvre pas ses portes au comte Gérard de Roussillon, révolté contre lui, prodigua d'importantes largesses au siège de l'archevêque Arduic, comme le droit de battre monnaie ou de lever un péage sur les marchandises entrant dans la ville. Mais au milieu de l'anarchie qui détermina la chute des derniers carolingiens, la puissance temporelle des archevêques fut accaparée par une dynastie de comtes qui provoquèrent la ruine des églises. Devenu à son tour archevêque de Besançon, Hugues de Salin parvint à jouir de la plus grande autorité. Il releva les églises, mais voulut aussi combler les vides qui s'étaient faits dans la population. Il établit des colons venus de ses domaines ruraux, dans la partie basse de la presqu'île qui était alors absolument dépeuplée, et des habitations se groupèrent à l'ombre de l'église Sainte-Madeleine, par-delà le pont romain. Puis la population s'organisa en commune et expulsa l'archevêque Gérard de Rougement, mais face à l'escorte imposante de son successeur, elle fut contrainte de capituler. Force fut dès lors aux archevêques de compter avec elle, à l'époque où la France jetaient des regards de légitime convoitise sur une province qui parlait sa langue et rentrait dans ses frontières. L'empereur Rodolphe de Habsbourg, à la tête de vingt mille hommes, s'avança contre cette place qui était le quartier général des intrigues de la France. Á l'issue d'un blocus qui dura tout l'hiver, les habitants ouvrirent leur porte et obtinrent des franchises qui firent de la ville, pour un temps, une république indépendante, sous le protectorat de l'Empire.© Micberth
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