Samedi 12 octobre 2024
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Par abbé Eugène Rosière Référence : 3487 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1005-2 Nombre de pages : 110 Première édition : 1914 Reliure : br. Prix: 15.00€ |
La paroisse de Cramard, autrefois bien plus importante que celle de Chalandray, était composée de dix-huit villages. Avant la Révolution, elle faisait partie de l'archiprêtré de Sanxay, de la châtellenie de la Ferrière unie à la baronnie de Parthenay. Elle possédait deux établissements religieux distincts : la cure et le prieuré qui fut primitivement occupé par les bénédictins de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes. L'acte de naissance de l'église s'est égaré depuis le Xe siècle. Les habitants peuvent contempler « à l'extérieur, ces pierres effritées, ces murs tapissés de lierre, ces fenêtres évasées laissant glisser la lumière avec parcimonie et donnant à l'intérieur un ton de mysticité qui fait contraste avec le grand air de la colline sur laquelle est assis le monument sacré ». La pauvreté de l'édifice est une chance : ainsi les fidèles peuvent y entrer de plain-pied et sans gêne dans leurs habits de laboureurs. Mais si la morsure du temps s'était fait sentir sur le vieil édifice, laissant les ronces se frayer un passage et les chauves-souris y trouver un asile, la générosité d'une bienfaitrice a permis de redonner à la voûte son air de jeunesse. Même si la paroisse offrait à ses pasteurs peu de ressources au point de vue temporel, elle ne fut pas sans agrément pour eux : plusieurs y exercèrent leur ministère pendant vingt, trente ou quarante ans. Les curés s'estimaient heureux probablement parce que la paix régnait dans les châteaux et dans les chaumières, à la cure et au prieuré. Châtelains et paroissiens leur témoignaient leur estime et leur considération en les choisissant comme parrains de leurs enfants. La conversion de toute une famille calviniste en 1685 renforça leur admiration. Le bon pasteur était logé à la même enseigne que la plupart de ses ouailles : la maison presbytérale était sommaire et l'humidité y était constante. Le curé n'était que le simple usufruitier des biens dont la piété des fidèles avait généreusement doté son église. Les questions telles que la juste répartition des impôts, les écoles primaires à soutenir, les dîmes à payer étaient traitées dans les assemblées paroissiales qui se déroulaient le dimanche, au sortir de la messe et devant la porte de l'église. Les intérêts religieux et civils étaient discutés et résolus à la majorité des voix. L'autorité royale se faisait représenter par l'intendant de la province souvent invisible, mais au-dessus de lui et au-dessus même du syndic apparaissait le curé, président-né de chaque assemblée qui par certains côtés était le principal officier du roi, annonçant en chaire la tenue des assemblées, lisant au prône les ordonnances royales et tenant le registre de l'état civil confondu avec l'état religieux.© Micberth
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