Samedi 02 décembre 2023
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![]() | Par Jean Jamot Référence : 3398 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0908-7 Nombre de pages : 424 Première édition : 1995 Reliure : br. Prix: 57.00€ |
Au IXe siècle probablement, ou peut-être même plus tôt, les seigneurs profitèrent du site à la mystérieuse beauté et aisément fortifiable de Chambon, abrité des vents, baigné par deux rivières et protégé par des gorges étroites et d'épaisses forêts, pour y élever leurs châteaux : le fort de la Motte sur la pente sud abrupte et ensoleillée, le château de Leyrat dit de Barbe-Bleue sur un éperon dominant un méandre de la Voueize, le château Guillaume au sommet d'une colline dominant la Tardes. Les atouts de ce site facile à défendre attirèrent également les religieux qui fondèrent vraisemblablement, vers 857, une abbaye qui connut le prestige, la puissance et la prospérité. En 985, parce qu'elles nuisaient à la dévotion envers celles de saint Martial dont elles étaient voisines, les reliques de sainte Valérie, sauf une partie de la tête, furent transportées de la cathédrale de Limoges vers le monastère. Le culte voué à la martyre apporta la fortune aux religieux qui bénéficièrent tout autant des largesses des seigneurs que des dons du petit peuple, en cette fin de premier millénaire qui faisait craindre la fin du monde et l'enfer. Il apporta également une abbatiale qui, par sa masse et son architecture, surprend dans une agglomération aussi modeste. Admiré de George Sand, l'édifice fut classé monument historique par Mérimée qui pourtant semblait peu l'apprécier, peut-être simplement pour prendre le contre-pied de son amante qui avait écourté leur idylle. La puissance des religieux les opposa souvent aux seigneurs et les habitants souffrirent de ces nombreuses rivalités dès le XIIe siècle. Hugues de Chambon, capitaine de grandes compagnies au service de Richard Cœur de Lion, pilla le monastère de fond en comble en 1171. La guerre se prolongeant avec les Anglais, le bourg de Chambon fut totalement ruiné la même année et les trois forteresses des princes de Combraille furent détruites entre 1190 et 1195. Le village subit ensuite les ravages de la guerre franco-auvergnate. Aussi fut-il décidé de construire des fortifications et de flanquer l'abbatiale de deux ouvrages à caractère militaire. Les calamités ne cessèrent pas pour autant, qu'elles aient pour origine des conflits opposant les hommes ou les caprices du temps. Si les deux rivières qui se rejoignent dans son bassin carbonifère ont contribué au développement économique de Chambon, elles ont été de tout temps une source de préoccupations et parfois de catastrophes pour les riverains. Dès le Moyen Âge, les moines tentèrent de maîtriser l'eau afin de préserver les cultures des inondations tout en alimentant leur four banal.© Micberth
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