Jeudi 03 octobre 2024
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Par l'abbé J.-L.-M. Noguès Référence : DFDH48 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0289-7 Nombre de pages : 236 Première édition : 1891 Reliure : br. Prix: 28.00€ |
Reconstituer les us et coutumes qui avaient, jadis, souvent force de loi, c'est reconstituer l'identité propre d'une région, au travers d'attitudes et de gestes qui accompagnaient la vie quotidienne ou les circonstances exceptionnelles. Parfois naïves, parfois cruelles, souvent drôles et en dehors de la réalité, ces multiples traditions nous révèlent aussi le tempérament d'une population trop crédule mais toujours sincère. Les noces étaient sans conteste l'événement qui comportait le plus de gestes symboliques. Le passage de l'anneau nuptial avait une importance capitale pour l'avenir du couple : si l'époux le glissait directement, c'est qu'il serait maître et seigneur dans son foyer ; si, au contraire, il butait sur les phalanges, c'est que sa femme dominerait le couple. On devine que bon nombre de fiancées ont tenté de forcer de destin en courbant discrètement le doigt Si tous les prétextes étaient bons pour donner des présents et embrasser la mariée le jour des noces, une autre tradition, le lendemain, lui précisait clairement sa place et son rôle au foyer. Puis quand la femme avait donné naissance à un enfant, on s'empressait de le baptiser le jour même, évitant ainsi qu'il soit enlevé par une sorcière juchée sur son balai et échangé avec un monstre. Le choix des parrains et marraines, les moindres détails du déroulement du baptême permettaient d'établir un pronostic sur la nature et le devenir de l'enfant, qu'on prenait soin de rouler « comme une barrique », d'un bout à l'autre de l'autel, afin qu'il ne se casse jamais les membres. Malgré les précautions infaillibles, les prières cabalistiques, les onguents d'outre-tombe et les breuvages magiques, la mort frappait inexorablement. Il était alors important de vérifier que les deux pieds du défunt « se suivaient bien », car dans le cas contraire, un autre membre de la famille allait bientôt périr. Le métier de bergère nécessitait lui aussi une excellente connaissance des traditions ; la gentille demoiselle filant sa quenouille auprès de son troupeau, se transformait tour à tour en dresseuse implacable et quelque peu tortionnaire de chien, en terreur des loups, en charmeuse de serpents, en guérisseuse et en sacrificatrice.© Micberth
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