Dimanche 08 décembre 2024
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Par Edmond Bogros Référence : 3347 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0852-3 Nombre de pages : 252 Première édition : 1873 Reliure : br. Prix: 35.00€ |
Le voyageur parcourant le Morvan (autrefois Morvand) nivernais au milieu du XIXe siècle, pouvait se demander si par aventure il n'était pas tombé au milieu de tribus indiennes égarées : un hameau morvandeau était alors un ramassis de cabanes tellement basses que le toit effleurait le sol. Le chaume et le bardeau ont ensuite disparu devant l'ardoise et la tuile. Á l'intérieur, l'insalubrité a fait place à l'hygiène et à la coquetterie. La plupart des bourgs morvandeaux sont situés sur les hauteurs, sans doute parce que leurs habitants s'abritèrent sous les murs de quelque antique castrum ou se groupèrent autour de quelque oratoire en renom. Sur le mont Beuvray, deux grandes époques historiques sont inscrites. D'abord, la Roche salvée ou Pierre de la Wivre fait renaître les mystères du culte druidique et ses sanglants sacrifices. Ensuite, la Roche du pas de l'âne rappelle la lutte du christianisme naissant contre le paganisme expirant. La légende raconte que saint Martin arriva sur le mont en 376. Les Éduens n'apprécièrent pas les exhortations du thaumaturge qui dut fuir, monté sur un âne. Lorsqu'il se trouva devant la brèche béante de Malevau, invoquant le Seigneur, il piqua sa monture qui « franchit comme un oiseau le profond ravin » et retomba sur un rocher situé à l'autre bord. Celui-ci garda à jamais l'empreinte du sabot de l'âne. L'ancienne châtellenie de Château-Chinon fut possédée par de grandes familles, dont les maisons de Brienne, de Bourbon, de Bourgogne ou d'Autriche mais ne semble ne pas avoir revêtu suffisamment de charmes pour attirer ces grands seigneurs. La petite forteresse qui succéda à l'oppidum gaulois et au castrum romain sur le sommet de la montagne dominant la ville, démantelée et rasée par Louis XI après la conquête de la Bourgogne, ne fut vraisemblablement jamais une habitation digne de la seigneurie. La plus belle ruine féodale se situe hors de la dépendance de Château-Chinon : le château de Champdiou fut construit au XIIIe siècle par un jeune seigneur de la maison ducale de Bretagne. La pauvreté du sol qui empêcha le Morvan nivernais d'être doté de demeures féodales remarquables, l'a privé également de jolies églises. Ses forêts ont en revanche fait prospérer le coupable commerce des meneurs de loups. Longtemps après le remplacement du bûcher, le sorcier morvandeau conserva une puissance redoutable, faisant preuve tour à tour de bon et de mauvais génie.© Micberth
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