Mercredi 06 novembre 2024
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Par l'abbé Joseph Basset Référence : 3048 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0527-0 Nombre de pages : 204 Première édition : 1898 Reliure : br. Prix: 28.40€ |
De très anciens documents, tels que le testament de sainte Théodechilde, fille de Clovis selon certains, et le dénombrement des biens du monastère de Mauriac, font mention de Chaussenac. Le bourg domina tout le pays d'alentour, au début du Moyen Âge. Il fut une des principales résidences du comte Basolus en Auvergne. Sept ou huit paroisses, éparses dans le pays qui forme aujourd'hui l'arrondissement de Mauriac, relevaient de la villa de Chaussenac d'un point de vue administratif. Chef-lieu de son territoire, les redevances y étaient alors concentrées. Une fois les terres confisquées par Clovis au comte devenu rebelle et grâce aux donations faites par Théodechilde, Chaussenac devint le principal noyau des premières possessions du monastère de Mauriac. Longtemps, deux énormes pierres, connues sous le nom de pierres du géant, rappelèrent aux passants la légende du terrible comte dont la personnalité et le destin frappaient les esprits les plus sensibles. La paroisse appartint ensuite à l'abbaye de Brageac, probablement depuis sa fondation au XIIe siècle et jusqu'à la Révolution. Le monastère percevait des rentes dans le bourg, à Cheyssiol, à Contres, à Ostenac, et à Escladines en partie. Les biens de l'église étaient administrés de manière toute démocratique, le chœur de l'édifice étant à la charge de l'abbesse, tandis que les fidèles étaient tenus de l'entretien de la nef. Lorsqu'une décision devait être prise, on sonnait la grosse cloche à la sortie de la grand-messe ; le curé, les prêtres communalistes, les syndics de la fabrique, le seigneur de Cussac, les principaux propriétaires s'assemblaient alors devant la porte de l'église et le notaire royal mandé à cette fin rédigeait la délibération que tous signaient. Si de nouvelles habitudes tendent aujourd'hui à écarter le prêtre des questions privées, au début du XIXe siècle, le curé était pour ses fidèles une sorte de magistrat, de médecin, de mécanicien qui rendait des services inappréciables et sans l'avis duquel même les propriétaires les plus intelligents n'auraient rien entrepris. En retour l'homme d'église était tout dévoué à sa tâche, comme le sacristain Thouron qui trouva la mort un soir de mardi gras, des suites d'une lourde chute alors qu'il tentait de quérir sous les combles les rameaux bénis l'année précédente et destinés à être incinérés pour la cérémonie des cendres du lendemain.© Micberth
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