Jeudi 03 octobre 2024
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Par Cyprien Lacroix Référence : 3011 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0489-1 Nombre de pages : 108 Première édition : 1894 Reliure : br. Prix: 14.20€ |
Si l'église de Chemilli est récente, la foudre en tombant sur son clocher le 4 mai 1841 ayant incendié presque tout l'édifice et fait fondre les cloches à tel point qu'il n'en restait plus que trente kilos, le prieuré, quant à lui, a sans doute vu le jour au commencement du XIIe siècle. Il dépendait alors de l'abbaye de Saint-Lhomer-de-Blois, bâtie et fondée de grands biens par Raoul, duc de Bourgogne, durant l'usurpation que celui-ci fit du royaume de France, en l'an 929. Les moines cessèrent d'occuper le prieuré au commencement du XVIIe siècle - les monastères manquant de religieux dès cette époque, on laissait les petits prieurés vides, afin de pouvoir maintenir les grands - et le confièrent à un fermier. Robert II, seigneur de Bellême dit Robert le Diable, fit édifier le château fort de Clinchamps, qui devint une des neuf forteresses inexpugnables situées sur les bords du Maine, destinées à défendre le territoire contre le comte du Mans. Le fief de Clinchamps qui était d'une étendue considérable, dépendait alors de la seigneurie de Bellême. Sous la Révolution, le domaine appartenait à la famille de Nogué, qui était si populaire grâce à ses bienfaits envers les paysans, qu'elle n'eut pas besoin de se cacher durant cette période de terreur. Clinchamps était autrefois le siège d'une justice haute, moyenne et basse et le petit village possédait un bailli, un notaire et des avocats. La présence de ces dignitaires de la cour fit de la localité un centre de commerce et d'affaires dont l'importance déclina peu à peu en raison de son voisinage avec la ville de Bellême. Comme toutes les paroisses du Perche, Chemilli se composait du bourg où se trouvaient l'église, le presbytère, l'école et de nombreux hameaux disséminés dans la campagne. Elle possédait aussi plusieurs chapelles, dont celle du Grenier située dans le coin d'un pré solitaire, dans un hallier qui attirait particulièrement les bœufs et où fut découverte une antique statue de sainte Anne. Parmi les heures les plus douloureuses que vécut Chemilli, les esprits gardent encore en mémoire la présence des Prussiens en 1870 et 1871, sillonnant le pays « avec des visages rayonnants de joie et de santé ». Si le parti le plus sage fut adopté, à savoir les recevoir poliment, Cyprien Lacroix frôla cependant la mort, pour le refus d'un verre de vin.© Micberth
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