Vendredi 29 mars 2024
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Par Henri Marc Référence : 3223 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0711-3 Nombre de pages : 390 Première édition : 1893 Reliure : br. Prix: 50.56€ |
Chenôve est sans conteste un des villages les plus anciens de la Côte-d'Or et a dû être habité au temps des Romains. Si son nom signifie terrain planté en chanvre, la plante cultivée dans l'antiquité a complètement disparu du territoire. Par son testament en 653, saint Léger, vingt-cinquième évêque d'Autun, céda le village à sa cathédrale, mais c'est en 1132 que le pape Innocent III confirma cette donation. Au XIIIe siècle, le domaine du chapitre d'Autun, celui de l'abbé de Saint-Bénigne et celui du duc de Bourgogne formaient autant de seigneuries distinctes, la plus considérable étant celle des chanoines qui embrassait toute la partie haute du village. La justice de Chenôve fut pendant longtemps l'objet de procès, bien que le chapitre d'Autun la fît exercer par ses officiers, en souverain absolu. Il possédait une sorte de maison seigneuriale dite le Chapitre où les malfaiteurs étaient enfermés ; outre les ceps ou fers garnis de serrures, les chanoines avaient érigé comme marque de leur haute justice un carcan, près du cimetière. Jusqu'à la réunion de la province à la couronne de France, les ducs de Bourgogne de la première et de la seconde race possédèrent un domaine important, planté de vigne : le Clos des Ducs. En 1238, Alix de Vergy, veuve d'Eudes III, fit construire un superbe pressoir qui résista aux ravages du temps. Les marcs de soixante pièces pouvaient être disposés sur un matis et subissaient l'effort énorme développé par un levier de onze mètres à l'extrémité duquel était suspendu un bloc de pierre de vingt-six tonnes. Á la mort de Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne, le 6 janvier 1477, le roi de France devint seigneur du village et le clos prit le nom de Clos du Roi. En 1482, Louis XI donna les vignes de Chenôve au chapitre de l'abbaye de Saint-Claude, en échange de prières, non pas pour la rémission de ses péchés mais pour l'affermissement de sa postérité et le retour de sa santé. Maître Guillaume Cheval, procureur, qui ne manquait ni de caractère ni de fermeté, s'y opposa. Le roi eut beau s'emporter contre lui, le traiter de « chien de cheval, de maudit cheval, de cheval rétif », la donation ridicule fut annulée. La richesse de ses crus a fait la réputation de Chenôve. Le vin offert par la ville de Dijon à Louis XIV revenant de la conquête de la Franche-Comté provenait du Chapitre de Chenôve, disent les chroniqueurs. La tradition rapporte également que ce breuvage était le grand ordinaire de Louis XVI.© Micberth
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