Jeudi 28 mars 2024
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Par Charles Cuissard Référence : 3032 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0511-9 Nombre de pages : 408 Première édition : 1914 Reliure : br. Prix: 54.77€ |
Vers la fin du VIIe siècle, Bodon, évêque de Toul, fonda un monastère destiné à recueillir des vierges ayant le désir de mener une vie plus parfaite. Il le dota richement et lui donna, entre autres, les terres de Cirey, liant pour des siècles le village aux destinées du monastère, tant au temporel qu'au spirituel. Puis, en 1286, Conrad Probus, évêque de Toul, auquel la fortune des armes n'avait pas souri, dut engager l'abbaye à Bouchard d'Avesnes, évêque de Metz, mais en s'y réservant toutefois la juridiction spirituelle. La puissance temporelle de Toul sur les possessions de l'abbaye prit ainsi fin. Parallèlement à l'avènement des évêques de Metz, apparurent dans l'histoire de Cirey les sires de Blâmont dont la puissance croissait de jour en jour et qui tentèrent d'arracher à son possesseur, morceau par morceau, ce coin montagneux des Vosges. En 1611, la seigneurie de Cirey fut créée par la famille du Châtelet, une des plus illustres de Lorraine. La communauté de Cirey se confronta avec un de ses membres, René François, lors de plusieurs luttes judiciaires, notamment à propos du moulin seigneurial et pour la possession d'une partie des forêts communales. Dans chacun de ces deux conflits, le seigneur sut mettre à profit le droit du plus fort et n'hésita pas à employer des moyens peu scrupuleux pour obtenir gain de cause. En 1710, il épousa Marie Catherine de Flemming dont quelques-uns ont pensé qu'elle était la divine Emilie aux charmes de laquelle Voltaire succomba. Si l'amie du célèbre écrivain était en réalité la cousine par alliance et non l'épouse de René François du Châtelet, il n'en demeure pas moins vrai que celui-ci vint en visite à Cirey. C'est au cours d'une promenade dans les forêts de la montagne qu'il donna l'idée au propriétaire des lieux de construire des hauts fourneaux et des forges pour utiliser à la fois le minerai existant sur place et le bois dont la vente devenait difficile. Ce n'est, en effet, que dans la seconde partie du XVIIIe siècle que Cirey posséda pour la première fois une industrie dont l'importance se refléta dans son appellation : Cirey-en-Vosges devint Cirey-les-Forges. Les forges, la papeterie, la faïencerie, puis la manufacture des glaces et enfin l'usine Mazerand, ont largement contribué au développement de la ville et ont amené « l'aisance, le confort et le bonheur, qu'ignoraient autrefois les populations miséreuses de la région ».© Micberth
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