Samedi 20 avril 2024
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Par Auguste Amaury Référence : 3006 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0484-6 Nombre de pages : 222 Première édition : 1868 Reliure : br. Prix: 28.40€ |
Parce qu' « il n'est presque pas un roi de France qui n'ait foulé la poussière de cette demeure féodale, qui n'ait attaché en passant son ombre à ces murailles », le château de Clisson, bardé de fer, a été longtemps au cœur de l'histoire de la Bretagne. Clovis, puis Charlemagne investirent militairement les lieux. Les Normands incendièrent le pays qui resta désert tout le temps des invasions barbares. Á son retour de Palestine, Olivier Ier voulut édifier un château dans l'intention d'élever son nom et de grandir son importance féodale. Quand il fit bâtir le donjon, en 1223, la guerre était partout : le roi d'Angleterre « tirait sur le manteau fleurdelisé de la France » et cherchait à en détacher quelques pans ; le duc de Bretagne guerroyait pour son indépendance, sa liberté et l'honneur de ses hermines ; Philippe Auguste chassait l'étranger du sol de la patrie. Quelques années plus tard, il put accueillir dans sa redoutable forteresse Blanche de Castille et le jeune Louis IX. Elle y apprit au roi à prier Dieu pour le salut de son peuple à l'endroit où l'héroïque Jeanne de Belleville donna la vie au héros de la maison de Clisson, l'illustre connétable de France, dont Du Guesclin fit son frère d'armes. Puis le château sortit de l'âge de fer et de crimes, pour arriver au règne des plaisirs et de la chevalerie. Sa cour d'honneur conserve les traces des progrès et des transformations de nécessité ou de caprice qu'apportèrent chaque siècle et chaque maître. Vint ensuite son âge d'or. Les fêtes s'y succédèrent sans interruption ; tout ce que la France renfermait de plus élégant, de plus brillant, accourait dans ces murs. François II, duc de Bretagne, voulut en faire « un palais de fée » qui devint le rendez-vous des princes, des nobles chevaliers et des dames aux plus riches atours. Il fit de Clisson la première baronnie de tout le duché de Bretagne. Ce titre fut le dernier reflet de la grandeur du château, car à sa mort, l'annexion de la Bretagne à la France lui enleva sa couronne ducale, ses fêtes splendides et son importance dans les guerres d'indépendance du vieux et fier duché. Les luttes de la Ligue lui rendirent son intérêt militaire, les partis ennemis se disputant la forteresse. Enfin, la Révolution qui entra au château, la torche à la main et l'épée au poing, acheva l'œuvre du temps, envahissant la cour d'honneur « dont le sol a été foulé par tous les rois de France, par les vieux ducs de Bretagne, par toutes les gloires de cette société qui croule de toutes parts dans un affreux cataclysme social ».© Micberth
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