Dimanche 08 décembre 2024
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Par P. Lyon Référence : 0328 Date édition : 1990 Format : 14 X 20 ISBN : 2-87760-275-3 Nombre de pages : 168 Première édition : 1901 Reliure : br. Prix: 23.33€ |
Cet ouvrage évoque un site exceptionnel, tant par sa puissance temporelle que par son prestige spirituel : il s'agit naturellement de Corbigny, dont l'abbaye fut prospère et influente pendant plus de sept siècles et la cité, active et industrieuse, bien que soumise, comme la communauté religieuse qui l'avait enfantée, aux vicissitudes de l'histoire. L'abbé Marillier, vicaire général de Nevers, fasciné à juste titre, comme homme d'Église et comme homme d'archives, par le destin étroitement lié de l'abbaye et de la cité, était plus habilité que quiconque pour restituer leur passé. Deux constantes, mises en valeur par son « modeste travail » (dixit), se retrouvent dans le récit qu'il fait de l'histoire mouvementée de Corbigny : la ferveur religieuse qui présida à la fondation du premier monastère (IXe siècle), ainsi qu'à la perpétuation de l'abbaye et la violence qui se manifesta sous toutes ses formes, intra et extra muros.
Que ce soit à travers la rébellion des moines contre l'abbé commendataire de Flavigny, leur supérieur, ou dans les excès du prieur Robert de Nevers dit Robert le Diable (XIe siècle) ou encore chez les hérétiques Poplicains du XIIe siècle et à partir du XIVe siècle, chez les brigands des Grandes Compagnies qui amenèrent la cité à se fortifier, la violence et la convoitise sont très souvent présentes dans ces lieux où la richesse temporelle côtoie le sacré. Les Armagnacs assiègent la ville en 1423, sans succès, mais ils pillent et réduisent en cendres l'abbaye. Celle-ci est rebâtie, car « les religieux sont d'éternels recommenceurs ». Toutefois, à la fin du siècle, et sous l'effet des guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire, la ville est en ruine et il faut la reconstruire. Au siècle suivant, ce seront les affrontements entre catholiques et protestants qui s'avèreront tout aussi funestes : prise de la ville par les huguenots qui l'occuperont pendant neuf ans et mise à sac de l'abbaye. La renaissance catholique (1583-1626) sera longue et difficile et au XVIIe siècle nous entrons dans une nouvelle ère, avec la substitution des abbés séculiers aux abbés réguliers. Le début de la construction d'une nouvelle abbaye, en 1754, scellant une pérennité spirituelle multiséculaire et le procès intenté par le conseil municipal corbigeois contre les Frères de la doctrine chrétienne, (1881-1887) qui clôt le livre, montrent bien qu'une grande destinée est un combat perpétuel.© Micberth
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