Dimanche 08 décembre 2024
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Par Paul Detroy Référence : 3268 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0760-1 Nombre de pages : 140 Première édition : 1934 Reliure : br. Prix: 19.50€ |
Á la fin du Ve siècle, Cosne, victime des invasions barbares, n'était plus le centre vivant des siècles antérieurs, étape obligatoire pour les riches oisifs, les marchands italiens ou marseillais et les colporteurs, ainsi que point de départ du minerai de fer de la Puisaye et de la houille du sud de la Nièvre. Une cinquantaine d'années plus tôt, saint Germain, évêque d'Auxerre, avait acquis une partie de la ville. En 848, il ne restait à ses successeurs que le château, les restes de la cité ayant été donnés aux chanoines de la collégiale. En 1087, Humbaud fit édifier une riche maison épiscopale. Les habitants percevaient alors la présence de l'évêque comme un réconfort, bien qu'il se révélât souvent semblable aux seigneurs querelleurs et violents. Á cette époque, les familles féodales tentaient de constituer de véritables dynasties fondées sur la conquête et la diplomatie. Hugues le Manceau voulut s'emparer de Cosne mais grâce à l'intervention du roi et de l'évêque d'Auxerre, le territoire fut rendu au comte de Nevers. Au XIIIe siècle, Cosne dépendait de la baronnie de Donzy et s'apparentait en réduction au type du bourg féodal, commerçant et travailleur. Sa charte ne donnait pas aux habitants l'administration de leur ville mais diminuait simplement leurs charges. Gardienne d'un passage de la Loire, la place dut être protégée. Des murs épais coupés de meurtrières et des fossés profonds défendirent le château devenu une véritable forteresse. Une petite industrie naquit sur les bords du fleuve où les religieux firent construire des moulins de pierre et des foulons pour les draps. Á la veille de la guerre de Cent Ans, l'évêque partageait la juridiction de la ville avec le roi et avait fait construire des prisons qu'il surveillait de près. La cité fut occupée durant plusieurs années par un fort contingent de soldats anglais, aux ordres du capitaine Perrinet Gressart, aventurier de grande envergure, massacreur cruel, diplomate hypocrite et retors. En 1671, la paix semblait établie lorsqu'une fabrique d'ancres pour la marine vit le jour et en 1770, Choiseul accorda aux forges de Cosne la fourniture des ancres et des clous nécessaires à la marine de guerre, pour une durée de six ans. Ce ne fut pas le seul facteur de prospérité. Grâce à l'activité toujours croissante de la route reliant Paris à Lyon, la cité bénéficia d'un fort développement commercial. Au début de 1789, elle était prête pour la Révolution : une bourgeoisie « active, instruite, orgueilleuse maîtresse de la ville, avide d'honneurs et de pouvoir » s'était constituée au cours des deux derniers siècles.© Micberth
Article(s) de presse :LE RÉGIONAL DE COSNE
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