Lundi 20 janvier 2025
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Par l'abbé J.-B.-D. Cochet Référence : 3005 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0481-5 Nombre de pages : 348 Première édition : 1865 Reliure : br. Prix: 44.62€ |
Au débouché de la Varenne, juste avant d'entrer à Dieppe, trône le château d'Arques, antique gardien des lieux quand ils étaient inondés par la mer et ravagés par les barbares. Ce témoin d'une civilisation disparue a vu passer Guillaume le Conquérant, Philippe Auguste, saint Louis, Charles le Téméraire, Henri IV, Louis XIV et Napoléon, et abrite l'église et le bourg qui fut jadis le siège de nombreuses juridictions. Dieppe semble, au contraire, une ville neuve. « Au premier aspect, on ne donnerait pas cent ans à cette fille de Charlemagne », réduite en cendres par le bombardement de 1694. Elle a cependant gardé ses souvenirs et ses monuments, et en particulier l'église Saint-Jacques, dont la curieuse architecture comporte un spécimen de toutes les variétés de l'ogive. Le château bâti en 1433 par les communes du pays de Caux révoltées contre les Anglais, fut le refuge de la duchesse de Longueville, l'héroïne de la Fronde, quand elle tenta de soulever Dieppe et la Normandie contre l'autorité royale. Le visiteur peut y repérer la fenêtre par où elle descendit dans le fossé pour se sauver à Pourville, et de là en Hollande. Une tradition du pays veut que l'église de Vanrengeville ait été portée au bord de la falaise par saint Valery, abbé de Leuconnais et apôtre de ces contrées, qui, la nuit, transportait les pierres de l'édifice alors en construction au milieu du village, jusqu'au lieu où elle se trouve actuellement, entre ciel et terre, tel un navire flottant sur l'océan. Du vieux château de Longueil qui fut puissant et redouté, il ne reste plus que des fossés à demi comblés et des tas de pierres. Ses châtelains furent, au XIVe et au XVe siècle, de vaillants chevaliers et de pieux chrétiens ; les uns moururent à Azincourt, les autres à Poitiers. Sous le règne de saint Louis, l'éloquent archevêque de Rouen, Eudes Rigaud y reçut l'hospitalité lorsqu'il accomplissait ses fameuses visites pastorales. Même si leur mode semble récente, les bains de mer à Dieppe ont eu depuis fort longtemps la réputation d'être un remède aux morsures de chiens enragés. Mme de Sévigné raconte dans une de ses lettres, en mars 1671, que Mme de Ludre vint suivre ce traitement. Le chien d'Henri IV y fut envoyé en 1603 ; ce qui fit la bonne fortune du poète de Sigogne qui n'eut de cesse d'offrir à l'animal de fabuleux festins et reçut en reconnaissance le gouvernement de Dieppe, de la part du monarque qui déclarait souvent depuis cet épisode : « Qui m'aime, aime mon chien ».© Micberth
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