Vendredi 29 mars 2024
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Par abbé Melnotte Référence : 2982 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0453-2 Nombre de pages : 198 Première édition : 1895 Reliure : br. Prix: 25.36€ |
Attirés par la beauté d'une riche vallée, par la facilité des communications et surtout par le voisinage d'une forteresse qui leur servait de refuge en cas de danger, de nombreux Romains et Gaulois vinrent se fixer à Scarpone. Ils bâtirent des villas autour de la forteresse et sur les flancs des collines voisines ; la cité devint ainsi une des villes les plus importantes du pays. Charlemagne aimait à venir s'y reposer, lui qui, selon une antique tradition, n'avait pu y entrer qu'après trois jours de siège. La ville souffrit de multiples attaques et invasions, et eut la gloire de résister, dit-on, aux cinq cents mille guerriers d'Attila, avant de succomber à l'assaut de Conrad II, roi de Germanie, qui la livra aux flammes et l'effaça du nombre des cités d'Europe, en 1007. Dieulouard eut aussi à affronter de nombreux assauts, son château fut maintes fois détruit mais trouva toujours un seigneur pour le reconstruire. Au commencement de l'année 1429, Jeanne d'Arc qui se rendait à Nancy auprès du duc Charles II, passa quelques jours dans le bourg. Elle pria notamment devant la statue vénérée de Notre-Dame des Grottes à qui la croyance populaire attribue le privilège de préserver de la mort subite sur les champs de bataille. Comme toute la Lorraine, Dieulouard endura ensuite, pendant la terrible guerre de Trente Ans, de multiples maux : la peste, la famine, le passage et les violences des gens de guerre. Le bourg fut occupé constamment par des troupes françaises, allemandes, lorraines ou suédoises, qui réquisitionnaient ou plutôt rançonnaient sans merci. Deux bénédictins, envoyés pour assister une pauvre mourante, furent arrêtés par les soldats de Saxe-Weimar et pendus à un arbre, sur la route, sans plus de formalités. Les évêques de Verdun donnèrent systématiquement des ordres pour que le château, pris et repris plus d'une fois, bénéficie des réparations les plus urgentes, mais Louis XIV lui porta le coup de grâce en ordonnant son démantèlement vers 1660. Quelques décennies plus tard, la Révolution accumula les ruines morales et matérielles. Le couvent des bénédictins venus d'Angleterre et qui avaient été dans toutes les circonstances d'un si précieux secours pour les habitants, subit une transformation radicale ; dorénavant « l'herbe pousse là où, pendant plus de dix siècles, des religieux se sont agenouillés et ont prié ».© Micberth
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