Dimanche 03 novembre 2024
Collection fondée en 1987
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Par Joseph Garin Référence : 2909 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0376-4 Nombre de pages : 436 Première édition : 1927 Reliure : br. Prix: 52.74€ |
Fondée pour fournir des secours aux passants, offrir aux malades les ressources d'un hôpital gratuit, donner une impulsion féconde à l'agriculture par le défrichement des terres incultes et d'une partie des forêts, procurer aux cultivateurs des semences et des bestiaux et détourner du brigandage quelques-uns des malheureux que la misère y avait entraînés, l'abbaye de Tamié a connu un destin tourmenté pendant près de huit siècles. Loin de toute vocation à caractère social ou économique, une légende qui ne fut jamais avérée, voudrait pourtant trouver à l'origine de la création du monastère, une action de grâce à Dieu à l'issue d'une fabuleuse et sanglante bataille entre Amédée III et le comte de Genève. Les moines, qui partageaient leur vie entre prière et travail, se nourrissaient exclusivement de légumes et de laitages, dormaient tout habillés sur une paillasse rudimentaire, ne lavaient que très rarement leur tunique, prenaient un bain seulement en cas de maladie et ne se rasaient que sept fois par an, devinrent un exemple pour tous, pauvres et voyageurs, avec lesquels ils partageaient le pain noir gagné à la sueur de leur front, l'aumône étant une des plus anciennes traditions de l'ordre de saint Benoît. Les seigneurs ne tardèrent pas, eux aussi, à reconnaître les vertus et les services rendus par les moines en leur offrant de généreuses concessions. De nombreux postulants désirèrent alors se consacrer à la vie religieuse. Parmi eux, des roturiers devinrent des frères convers, hommes de dur labeur en même temps que religieux, dont la très humble condition, soumise à une obéissance constante, demeurait préférable à celle de serf. Dès le début du XIVe siècle, le souci d'organiser, d'étendre et de protéger un domaine chaque jour plus vaste enleva peu à peu aux moines le goût de la prière. Malgré la bulle de réformation de Benoît XII du 12 juillet 1335, la décadence s'installa bientôt, les moines abandonnant successivement le travail des mains, les veilles et l'abstinence de tout aliment gras. À la fin du XVe siècle, l'abbé, quand il n'était pas à la cour, vivait dans une maison de plaisance surnommée « la tour gaillarde » par les gens du pays, appellation qui reflétait autant le luxe de son aménagement que les excès qui s'y produisaient. Mais si la déchéance de Tamié paraissait inévitable, « la Providence veillait sur cet illustre monastère et l'heure de sa régénération approchait ».© Micberth
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