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Par François Liard Référence : 3198 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0685-7 Nombre de pages : 256 Première édition : 1865 Reliure : br. Prix: 35.66€ |
Au VIe siècle, plusieurs solitaires vinrent avec saint Front se fixer dans le pays auquel celui-ci donna son nom et qui demeura probablement couvert de forêts jusqu'au Xe siècle, puisque rien ne semble y signaler la présence d'un seigneur avant cette date. Lorsque Rollon se rendit maître de la Normandie, il récompensa plusieurs de ses capitaines en leur donnant différentes terres. Le comte d'Alençon, Yves de Bellesme, hérita de Domfront et en fut le premier seigneur. En 1014, Guillaume Ier de Bellesme, pour mettre les habitants à l'abri des incursions des Manceaux, des Angevins et des Bretons, fit entourer le rocher sur lequel était construite la ville, de murs très épais, flanqués, de distance en distance, de tours couronnées de parapets. Il fonda le prieuré de Notre-Dame-sur-l'Eau vers l'an 1020 et l'abbaye de Lonlay qu'il dota de biens considérables, en 1026. La place devenue importante fut enlevée et confisquée à de nombreuses reprises tout au long de son histoire. Dès la fin du XIe siècle, la ville était ceinte de vingt-quatre tours et son entrée était protégée par quatre portes couvertes de bastions. Les fortifications qui servaient de caserne aux troupes de la garnison, étaient également utilisées pour enfermer les prisonniers de guerre ou comme magasins. Des souterrains et des citernes qui pouvaient contenir jusqu'à quatre mille tonneaux d'eau existaient alors à l'intérieur de la cité. Au Moyen Âge, Domfront servit de résidence temporaire à plusieurs personnages célèbres : à la mort de Talvas, Guillaume le Conquérant y séjourna quelque temps ; Henri Ier et Henri II, rois d'Angleterre, s'y rendirent ; Eléonore de Guyenne y accoucha ; Charles VIII s'y arrêta lorsqu'il était en chemin pour le Mont-Saint-Michel ; Charles IX et Catherine de Médicis y firent une étape en se rendant à Argentan. Lors des guerres de Religion, la ville, divisée, subit de nombreux ravages. Le 22 mai 1574, quinze mille soldats cernaient Domfront et le lendemain, les murailles s'ébranlèrent sous les coups de l'artillerie. Les combats firent de nombreuses victimes mais les assiégés, pourtant en nombre inférieur, résistèrent à l'assaut. La sentence de Catherine de Médicis fut implacable et les exécutions multiples. Jean Barbotte, le meunier de l'abbaye de Lonlaye qui avait pris une large part aux combats, incendiant le prieuré, crut échapper aux représailles et revint dans la cité lorsque le ressentiment des catholiques sembla s'être apaisé. Mal lui en prit. Sa mésaventure devint proverbiale : « Domfront, ville de malheur ! Arrêté à midi, pendu à une heure ! Seulement pas le temps de dîner ! ».© Micberth
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