Mardi 11 février 2025
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![]() | Par Adolphe Fabre Référence : 3551 Date édition : 2020 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1072-4 Nombre de pages : 320 Première édition : 1860 Reliure : br. Prix: 39.00€ |
Le pèlerinage à Notre-Dame d'Embrun qui avait la réputation de guérir les épileptiques a compté parmi les plus célèbres de la chrétienté. Les populations accoururent de tous les points du monde catholique et les rois de France vinrent s'agenouiller devant le Réal, tableau miraculeux, donnant à l'archevêché d'Embrun une importance considérable. Á l'origine, un édit de Constantin le Grand fit d'Embrun une métropole ecclésiastique. L'empereur Théodose aida saint Marcellin à bâtir une église et cinq siècles après, Charlemagne la fit reconstruire en lui accordant une part de ses trésors. Vers 916, les Sarrasins entrèrent en vainqueurs dans la ville, ils égorgèrent l'archevêque, démolirent une portion de l'église, brûlèrent le palais et opprimèrent le pays durant près de trente ans. Louis XI entretint des relations de la plus grande bienveillance avec le clergé d'Embrun et fit des présents considérables, notamment une grille en argent et les orgues sur lesquelles figuraient son portrait et celui de son fils Charles. Par la bulle du 23 janvier 1482, Sixte IV nomma Louis XI et tous les rois de France ses successeurs, chanoine de la cathédrale d'Embrun, avec le droit de porter le surplis, la chape et l'aumusse. L'inventaire dressé au XVIe siècle révèle toute l'étendue du trésor de Notre-Dame d'Embrun (argenterie, reliques et reliquaires, ornements de grand prix). La ville d'Embrun était essentiellement religieuse ; c'était là le côté dominant de sa situation morale et matérielle. Comme d'autres villes, elle a tout perdu en perdant sa splendeur sacerdotale. Briançon lui a ravi son importance militaire ; la Révolution lui a enlevé son archevêché qui faisait sa renommée et sa fortune ; les guerres de Religion, en détruisant le Réal, tarirent une des sources les plus abondantes de sa prospérité. Le tableau de Notre-Dame attirait en effet une foule considérable de pèlerins qui séjournaient dans la cité. De nombreuses hôtelleries les hébergeaient et quantité de petites industries vivaient de cet afflux de personnes. Nombre d'objets de dévotion étaient commercialisés et notamment une médaille représentant l'image fidèle du tableau miraculeux. Mais un seul jour suffit pour précipiter l'église dans l'oubli : le pèlerinage à la Vierge qui avait causé sa fortune devint la source de ses malheurs. Dans la nuit du 19 novembre 1585, Lesdiguières, à la tête des protestants, se rendit maître de la citadelle, attaqua la ville qu'il exempta du pillage moyennant une contribution de dix mille écus mais n'épargna pas la cathédrale. Pillée, elle devint un temple protestant durant quatorze ans.© Micberth
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