Dimanche 13 octobre 2024
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Par A.-J.-V.-L. Roux de Lincy Référence : 3219 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0707-6 Nombre de pages : 428 Première édition : 1840 Reliure : br. Prix: 55.46€ |
Avant la Révolution, Fécamp jouissait d'une grande importance. Outre le titre de baronnie, la ville possédait une amirauté, un bureau de cinq grosses fermes et de tabac, un grenier à sel, une traite foraine et plusieurs autres privilèges. Son seigneur temporel et spirituel était le chef de son ancienne et célèbre abbaye qui abritait une cinquantaine de religieux. En 990, Richard Ier, troisième duc de Normandie, avait dédicacé la nouvelle église de Fécamp, sa ville natale, assignant à la communauté naissante le revenu de douze paroisses environnantes et y plaçant douze chanoines. Devant leur conduite scandaleuse, son fils Richard II avait dû faire appel à Guillaume, abbé de Saint-Bénigne à Dijon, pour établir la discipline de saint Benoît et diriger l'abbaye. Déclaré libre de toute juridiction ecclésiastique, le monastère bénéficia de donations considérables et d'une grande réputation à travers l'Europe que des légendes formées peu à peu par le mélange des traditions populaires renforçaient encore. Richard II fut inhumé près de son père qui avait souhaité que sa dépouille mortelle soit déposée l'église de la Sainte-Trinité, non dans l'intérieur, mais en dehors, sous la gouttière du porche, afin que l'eau qui tombera du toit de cette sainte demeure, lave toutes les souillures de [son] corps. L'église devint bientôt trop petite pour contenir le nombre des fidèles et, en 1082, le troisième abbé, Guillaume de Ros, entreprit de l'agrandir et d'en changer toutes les dispositions. Il concourut puissamment non seulement à la splendeur de son église mais aussi à l'amélioration des mœurs et des études, attirant des disciples plus nombreux que jamais. Sous le gouvernement d'Henri de Suilly qui, issu de famille royale, cherchait les douceurs et les plaisirs de la vie mondaine, la discipline se relâcha mais la communauté devint encore plus illustre. L'abbé travailla à la conservation et à l'agrandissement de l'église, construisit une demeure abbatiale, fit faire en 1162 la translation des corps de plusieurs martyrs qu'il plaça dans des châsses d'or et d'argent, et découvrit la relique du précieux sang qu'il exposa aux yeux de tous les fidèles. Le dévouement à la cause anglaise du vingt-quatrième abbé, Gille de Duremont, qui assista au supplice de Jeanne d'Arc, coûta cher à la communauté qui fut probablement traitée comme le bien des ennemis de la France. Confisquée, entre les mains du roi, elle fut administrée en 1476 par monseigneur Louis de Savoye, évêque de Genève et devint, à partir de cette époque, le partage de prélats appartenant, par leur famille ou leurs charges, à la cour de France.© Micberth
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