HARFLEUR (Histoire de la ville d')

Par Ernest Dumont et Alfred Léger

Référence : 3206
Date édition : 2012
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0693-2
Nombre de pages : 118
Première édition : 1868
Reliure : br.

Prix: 16.44€

Lorsque les Saxons envahirent la Gaule septentrionale au commencement du V^e siècle, ils renversèrent de fond en comble Caracotinum, et sur son emplacement, ils fondèrent une colonie qu'ils appelèrent Harofloth. La ville prit peu à peu de l'importance et à l'époque des invasions normandes, elle était déjà un port renommé. Elle s'enrichit sous le gouvernement des premiers ducs de Normandie et passa presque entièrement aux maisons religieuses. En 1035, Robert II accorda une foule de privilèges aux bénédictines du monastère de Montivilliers dont le plus important était « le port d'Harfleur avec le ton-lieu, l'attache des vaisseaux, le droit de sang et celui des congers ». Mais les rois de France comprirent rapidement l'importance du port et dès le milieu du XIII^e siècle, ils cherchèrent autant que possible à en éloigner toute puissance féodale et à y établir leurs officiers de justice. C'est à cette époque que la ville fut fortifiée et que le port fut creusé pour devenir port royal. En août 1281, Philippe III racheta le fief que Renaud, comte de Gueldre, possédait à Harfleur. Les grands armements de la province se firent dorénavant dans ce souverain port de Normandie. Alors que la lutte avait repris entre l'Angleterre et la France, les navires marchands affluaient d' Ecosse, d'Irlande, d'Italie et surtout du Portugal et de l'Algarve. Jusqu'au commencement du XV^e siècle, la prospérité commerciale et maritime d'Harfleur ne fit qu'augmenter. Le 16 août 1415, Henri V d'Angleterre qui avait débarqué à la fosse de Leure avec 6 000 bacinets, 24 000 archers ainsi qu'un grand nombre de canonniers et d'ouvriers militaires, mit le siège devant Harfleur. Si l'attaque fut vigoureuse, la défense fut héroïque. Mais le 22 septembre, la ville se rendit sans condition. Elle devint bientôt entièrement anglaise ; seuls cent quatre Français, probablement serviteurs des marchands anglais, y demeurèrent. Ce sont eux qui, le matin du 4 novembre 1435, s'armèrent de tout ce qui leur tombait sous la main et ouvrirent les portes d'Harfleur à Jean de Grouchy, Le Carnier et aux Cauchois. La plupart d'entre eux trouvèrent la mort en délivrant leur ville. Jusque vers la fin du XVI^e siècle, on sonna tous les matins cent quatre coups de cloche à l'église d'Harfleur pour perpétuer le souvenir de leur courage. Á partir de 1777, une messe fut célébrée tous les 4 novembre. Interrompue sous la Révolution, la tradition reprit en 1840.
© Micberth

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