Lundi 14 octobre 2024
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Par Ch. Pfister Référence : 3434 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0947-6 Nombre de pages : 134 Première édition : 1889 Reliure : br. Prix: 18.00€ |
Dans la nuit du 30 septembre 1680, entre une heure et deux heures du matin, le lieutenant du grand-prévôt se présenta devant la ville de Riquewihr. Il se rendit à l'auberge du Cerf et exposa au greffier de la ville et au magistrat le plus âgé, puisque le bourgmestre était malade, que le roi de France était désormais le seul souverain dans la vallée du Rhin ; ordre lui était donné de placer les armes royales sur les portes de toutes les villes. Pour éviter que celles-ci soient en position d'infériorité, il fit enlever les armes de Wurtemberg. Quelques jours plus tard, le greffier de la ville, le magistrat et tous les prévôts du comté et de la seigneurie furent appelés à Brisach devant le conseil souverain et, sous peine d'amende, jurèrent fidélité à Louis XIV. Les ducs de Montbéliard cessèrent d'être princes immédiats de l'Empire pour leurs terres d'Alsace, mais ils conservèrent tous leurs droits utiles. Ils levèrent les mêmes impôts, continuèrent de rendre la haute justice et de jouir de toutes sortes de privilèges. Les impôts royaux et les ordonnances royales furent applicables immédiatement. Le 25 décembre 1688, la confiscation du revenu seigneurial fut cependant prononcée. Elle ne cessa qu'avec la paix de Ryswick en 1697. Le traité comprenait également la restitution par la France à l'Allemagne de la forteresse de Brisach. C'est avec une véritable douleur que Louis XIV abandonna la ville. Il résolut aussitôt de bâtir en face une nouvelle citadelle qui devait être élevée par Vauban dans le comté de Horbourg. Les propriétaires de tous les biens qui devaient être englobés dans les remparts et le duc Georges de Wurtemberg furent indemnisés. Vauban entama alors la construction de « cette ville étrange de Neuf-Brisach, au plan si régulier ». Lorsque le duc de Wurtemberg revint en possession de Horbourg, il réclama du roi, dès 1748, des lettres patentes où ses droits seraient inscrits et approuvés par le suzerain. Le monarque fit cause commune avec le seigneur et contribua à rendre les droits féodaux plus lourds qu'ils ne l'avaient été au Moyen Âge. Le poids des impôts pesait très lourdement sur la population. Nombre d'entre eux ne servaient pas directement à son bien-être et à sa sécurité. Ainsi, le vigneron et le paysan, disciples de Luther, ne comprenaient pas pourquoi ils devaient acquitter la dîme à des chapitres catholiques dont ils n'avaient aucun souci. En outre les mille tracasseries religieuses auxquelles les protestants étaient en butte leur avaient rendu odieuse la royauté à laquelle ils attribuaient la responsabilité de ces mesures. Aussi la Révolution fut accueillie avec des transports d'enthousiasme.© Micberth
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