Samedi 05 octobre 2024
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Par l'abbé Jean-François André Référence : 3271 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0763-2 Nombre de pages : 140 Première édition : 1874 Reliure : br. Prix: 19.50€ |
Les armes du Saint-Siège qui apparaissent sur la porte principale de ce qu'il reste des remparts, rappellent que le pape était le souverain des lieux. Lorsque, le 10 juillet 1563, Pie VI donna pouvoir au vice-légat de vendre et aliéner quelques-unes des localités du Comtat, afin de financer le déploiement considérable de forces militaires nécessaires pour lutter contre les attaques des hérétiques et des autres ennemis du Saint-Siège, les habitants s'opposèrent à la vente du village à Jean de Cambis d'Orsan, déjà coseigneur du lieu. En 1569, les syndics et la population décidèrent donc, unanimement, d'offrir cinq cents écus d'or pour demeurer sous la souveraineté directe du pape. Á plusieurs reprises, au cours des siècles qui suivirent, les habitants donnèrent des preuves énergiques de leur dévouement. En 1789, réunis en assemblée générale, ils déclarèrent « en présence de l'Être Suprême » que le serment de fidélité qui les liait à leur souverain était inaltérable ». Celui-ci était représenté à Avignon par un vice-légat, choisi dans la haute prélature, qui remplissait toutes les attributions des préfets modernes. Il approuvait les budgets des communes, autorisait les emprunts, permettait les constructions, sanctionnait les centimes additionnels et veillait à l'observation des lois et des coutumes. Dans l'intervalle de la tenue des états généraux, une assemblée ordinaire composée des évêques du Comtat, des élus de la noblesse et des consuls d'un grand nombre de communes écartait tout risque d'absolutisme. Le « parlement des hommes manants, habitants et particuliers de Lagnes » était ferme dans ses droits. Il était élu chaque année, le jour de la Saint-Marc. La population choisissait le baille ou viguier, les deux consuls et le trésorier, mais aussi les officiers de la communauté, parmi lesquels figuraient le secrétaire, le maître d'école, le chirurgien et le sonneur. En 1597, le parlement fit payer quatre cents écus d'arrérages de contribution foncière à ses coseigneurs, Louis de Cambis et à Philippe de Causans. Veillant à réprimer toute apparence féodale, il leur intenta plusieurs procès. En 1781, il ne restait qu'un faible semblant de féodalité qui disparut par une transaction amiable : la duchesse de Gadagne et le vicomte de Cambis vendirent à la commune leur four banal avec les bois pour le chauffage, et le seigneur de Nogaret céda tous ses droits, les consuls ayant allégué que les habitants de Lagnes étaient dans la liberté immémoriale de faire cuire leur pain où bon leur semblait.© Micberth
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