Jeudi 03 octobre 2024
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Par le chanoine Emile Occre Référence : 3334 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0831-8 Nombre de pages : 304 Première édition : 1919 Reliure : br. Prix: 40.00€ |
Durant des siècles, Lens joua son rôle de bastille dans le rempart français du nord contre l'envahisseur, qu'il fût allemand, autrichien, bourguignon ou espagnol et la ville connut de fameux sièges. Mais lorsque, par des failles du terrain, un gisement considérable de houille noire fut découvert, une ère nouvelle commença et la cité devint belle et puissante. Le jour de la mobilisation, la ville se réveilla, revêtue d'un caractère nouveau. Les mobilisés firent leurs derniers préparatifs et le 3 août 1914, les Allemands ayant déclaré la guerre à la France, les rues s'emplirent de tous les défenseurs de leur pays qui se dirigeaient vers la gare. Un sentiment d'inquiétude s'empara ensuite des habitants privés de la moindre information. Le 31 août, une patrouille allemande entra dans la ville et déclara au maire qu'elle s'emparait de Lens. Très vite, une affiche fut collée sur la petite porte de la mairie : le Prussien von Oppel invitait la population au calme, la menaçait de représailles en cas de manifestations et annonçait l'arrivée prochaine d'une armée de trente mille hommes. Le 7 septembre, l'ennemi quittait la ville, mais le 4 octobre, vers cinq heures de l'après-midi, ses colonnes armées entamèrent un long défilé qui se poursuivit jusque dans les premières heures de la nuit. Quand l'ordre de dislocation fut donné, les Allemands s'en allèrent par petits groupes à la recherche d'un gîte. Aux premières heures de l'occupation, il planait un silence de mort sur la ville et toute la vie civile des quinze mille habitants qui étaient restés dans la cité fut interrompue. L'une des premières préoccupations des Allemands fut de rechercher les hommes et les jeunes gens qu'ils estimaient mobilisables. Plutôt que de travailler pour l'ennemi, ceux-ci se cachèrent dans les caves ou dans les mansardes, mais bientôt un premier groupe fut arrêté. Chaque maison lensoise fut soumise à un pillage organisé. Le drapeau de l'envahisseur flotta au balcon de la maison de M. Dormion, située sur la Grand'place et l'heure allemande fut déclarée la seule valable. Il s'agissait de couper les habitants du reste de leur pays. « C'est l'exil à l'intérieur, l'exil du prisonnier et de l'ilote ; il n'en est pas de plus douloureux ». Il dura jusqu'à l'ordre d'évacuation complète de la ville, le 11 avril 1917, alors que les Alliés avaient entamé leur offensive. Lorsque les Lensois purent enfin réintégrer leur ville, plus une seule maison, plus un seul pan de mur ne tenait debout. Dans de savantes excavations, la poudre des torpilles allemandes avait été apportée à pleines mains. Un ordre avait été donné et la ville avait sauté.© Micberth
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