Dimanche 13 octobre 2024
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Par Pierre Maire Référence : 3297 Date édition : 2014 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0792-2 Nombre de pages : 448 Première édition : 1925 Reliure : br. Prix: 68.00€ |
Lunéville vécut les journées les plus douloureuses de sa glorieuse et tragique existence durant la Première Guerre mondiale. Cité martyre, elle fut bombardée alors que les pourparlers de paix n'étaient pas encore rompus. Lorsque la guerre fut déclarée, dès les premiers jours du mois d'août 1914, la population, frémissante d'enthousiasme et d'espérance, assista au passage de troupes françaises qui prenaient l'offensive. Mais au spectacle de la 2e armée en retraite, tous les cœurs s'étreignirent et en regagnant précipitamment la rive gauche de la Meurthe, les soldats abandonnaient à l'ennemi la ville sacrifiée à l'intérêt commun. Lorsque les derniers trains partirent, la gare devint déserte et les habitants qui souhaitaient fuir durent s'en aller à pied par les chemins d'Hériménil ou la route de Bayon. Bientôt les premiers obus allemands tombèrent sur Lunéville et quelques heures plus tard, les habitants s'étaient cachés lorsque les troupes ennemies traversèrent la ville. Dans la soirée, on apprit que les Allemands s'installaient au château. Les trois semaines d'occupation restent à jamais gravées dans les mémoires. Pour rendre impossible toute velléité de résistance, l'envahisseur choisit treize otages parmi les notables de toutes les classes sociales, sur qui planait une menace de mort ou de confiscation des biens. Isolée, la population terrorisée ne recevait ni lait, ni denrées alimentaires. Après avoir confisqué les farines, l'ennemi ne laissait que trente quintaux par jour aux dix-huit mille habitants. La mortalité fut alors effrayante et frappa surtout les enfants. Durant les journées sanglantes des 25 et 26 août, sous prétexte que des civils auraient tiré sur des soldats, de paisibles citoyens furent tués par balle dans les rues tandis que l'hôtel de ville et cent dix maisons étaient la proie des flammes. Accusant les habitants de s'être livrés « à une attaque par embuscade contre des colonnes et des trains », les Allemands infligèrent une contribution de guerre de 600 000 francs en or et 50 000 francs en argent. Des quêteurs furent désignés pour chaque quartier. Des carnets à souches furent distribués et des reçus provisoires étaient remis séance tenante aux souscripteurs. La population fit son devoir et les familles modestes tinrent à apporter leur faible contribution. Enfin, le 11 septembre, le drapeau allemand ne flottait plus sur le donjon. Le commandant demanda aux habitants de ne pas sortir entre 7 heures du soir et 7 heures du matin, de tenir leurs volets clos et d'entretenir des lumières sur le passage des troupes. Le doute n'était plus permis : c'était la retraite !© Micberth
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