Vendredi 06 décembre 2024
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Par Robert Triger Référence : 3101 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0582-9 Nombre de pages : 678 Première édition : 1926 Reliure : br. Prix: 89.25€ |
Depuis le XIIIe siècle et jusqu'à la Révolution, la place et les promenades des Jacobins étaient peu étendues, une partie de leur superficie étant comprise dans les enclos des couvents des cordeliers et des jacobins bâtis vers 1225. L'emplacement était alors en grande partie recouvert d'habitations et la brèche ouverte dans le mur romain pour la construction du nouveau chœur de la cathédrale, lui valut d'être le théâtre d'un épisode célèbre d'histoire militaire. Le siège de la ville par les Anglais, en 1425, fut en effet un des premiers où l'on utilisa de grosses bombardes, tractées par sept à huit dizaines de bœufs. La capitulation fut rapide et la cité devint anglaise pour plus de vingt ans, malgré la tentative de quelques vaillants capitaines français pour la reprendre, à la fin du mois de mai 1428. S'ils réussirent à entrer dans la cité, ils ne purent enlever le château dont l'enceinte était fortement protégée et plièrent bientôt sous l'offensive des renforts anglais. Les habitants qui avaient manifesté leur satisfaction de l'arrivée de leurs compatriotes furent impitoyablement poursuivis et les auteurs de la conspiration eurent la tête tranchée devant une des portes de la cathédrale « sur un grand caillou de forme plate appelé la Pierre au laict ». En 1490, un événement d'ordre religieux et sociall entraîna la création, au moins provisoire, devant l'église des Jacobins, de ce que l'on peut appeler une première place. La venue du cordelier Olivier Maillard, plus tribun populaire à la verve mordante et impitoyable que prédicateur, occasionna l'élaboration d'un terre-plein qui demeura pendant plus de soixante ans à la disposition du public. Les premiers mystères furent joués à l'emplacement où, en 1775, « la Salle de Comédie », le premier théâtre du Mans, fut édifiée. En 1687, fut élaboré le projet qui amena la création définitive de la place sur laquelle il était prévu de transférer le marché. Sous la Révolution, les travaux menés par Bruyère permirent de mettre au jour les vestiges d'un amphithéâtre circulaire datant du IIe siècle, dont les ruines furent alors totalement détruites. Puis les derniers mois de l'année 1793 furent entachés d'événements si tragiques, transformant les nouvelles promenades des Jacobins en « Champ des Martyrs », que les habitants craignirent alors de remuer ces terres remplies de cadavres, dont on trouve trace aujourd'hui, à la lumière des fouilles entreprises avant la construction du nouvel espace culturel.© Micberth
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