Vendredi 06 décembre 2024
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Par Ambroise Ledru Référence : 3189 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0675-8 Nombre de pages : 216 Première édition : 1895 Reliure : br. Prix: 30.10€ |
La tradition rapporte que saint Julien, l'apôtre du Maine, envoyé dans ces contrées dès l'origine de l'Église, établit une première basilique chrétienne au Mans dans le palais du Défensor de la cité, sur l'emplacement de la cathédrale actuelle. Il y consacra un autel en l'honneur de la Sainte Vierge et de saint Pierre. Un de ses successeurs, saint Innocent, qui siégea au Mans de 533 à 557, modifia profondément l'édifice : il l'agrandit, installa un second autel, déposa solennellement dans le maître-autel des reliques de saint Gervais et de saint Protais et déclara ces deux martyrs patrons de la cathédrale. L'état de l'édifice se dégrada ensuite, jusqu'à ce que saint Aldric, à partir de 832, entreprenne de reconstruire sur un nouveau plan l'église devenue trop étroite pour contenir la foule des fidèles. Il rebâtit la nef et pourvut l'église de plusieurs clochers qui abritèrent douze cloches. Il y déposa notamment le corps de saint Julien dont la cathédrale ne tarda pas à porter le nom. Les malheurs qui s'abattirent sur le pays à la mort de Louis le Débonnaire ne lui permirent cependant pas d'achever son œuvre. Vers la fin du XIe siècle, alors que des travaux avaient déjà été entrepris pour réparer les désastres causés par les Bretons et les Normands, le chœur, probablement mal assis et trop élevé, s'écroula pendant une nuit, dans un effroyable fracas. Seul un grand arc, placé au-dessus de la confession où reposait le corps de saint Julien, resta debout avec un fragment de toiture. Le 17 octobre 1093, Hoël inaugura solennellement l'église restaurée, ornée de deux tours dont les rois d'Angleterre réclamèrent la destruction, craignant que les habitants ne s'en servent comme défense. De profondes modifications avaient conduit la cathédrale au premier rang des édifices religieux de la région lorsqu'elle fut, comme toute la ville, la proie des flammes le 3 septembre 1134. Puis, une fois le Maine réuni à la couronne, l'évêque Maurice obtint de Philippe Auguste, par l'intermédiaire de Bérengère, veuve de Richard Cœur de Lion, l'autorisation d'étendre l'édifice au-delà des murailles de la ville. Après trente-six ans de travaux continuels, le retour des reliques de saint Julien fut célébré au milieu d'une foule immense. Les désastres que subit la cathédrale au cours des siècles suivants, causés tout autant par les hommes et les guerres que par les intempéries, n'empêchèrent cependant pas ce prestigieux édifice de demeurer un des plus beaux du Moyen Âge.© Micberth
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