MONTCENIS (La châtellenie de)

Par Eugène Fyot

Référence : 3133
Date édition : 2012
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0616-1
Nombre de pages : 170
Première édition : 1901-1902
Reliure : br.

Prix: 24.34€

Dès les premières années du XIII^e siècle, les ducs de Bourgogne établirent à Montcenis, pour la défense du pays, un château placé sous les ordres d'un capitaine-châtelain investi des droits de justicier. Contrairement à ce qui se passa dans la plupart des châtellenies de Bourgogne, celle de Montcenis fut toujours gouvernée par de fidèles administrateurs, qui n'eurent jamais l'idée d'abuser de leurs pouvoirs pour usurper la propriété de leur charge. La châtellenie, à ses débuts, n'était constituée que de quelques constructions sommaires, fortes surtout par leur position, et d'un petit nombre de censitaires groupés aux alentours. Elle s'agrandit très vite, les ducs de Bourgogne, et en particulier Hugues IV, voulant asseoir leur puissance par l'acquisition de territoires, et les vilains désirant se placer sous la protection du pouvoir ducal. Dès l'origine, la forteresse était pourvue d'un donjon, d'une basse-cour et d'une enceinte extérieure. Devant les menaces de sièges, l'édifice fut doté de défenses qui lui permirent de dissuader les compagnies qui avaient évacué les forteresses françaises qu'elles détenaient au nom du roi Édouard et qui semaient la terreur dans toute la région. Mais la forteresse, qui avait résisté jusqu'alors aux injures de la guerre, disparut presque entièrement dans un vulgaire incendie qui éclata par une belle nuit de septembre, en l'année 1368. La situation du duché était encore trop précaire pour qu'on négligeât de relever une place aussi importante. Les travaux de restauration durèrent cinq ans. Sur un piédestal d'arkose, un donjon massif flanqué de ses quatre tours s'éleva majestueusement au milieu d'une vaste enceinte qui entourait le haut de la montagne, sur un circuit d'environ 350 mètres. Il ne manquait rien à cet ensemble imposant, pas même la légende d'un trésor demeuré à jamais caché dans un puits, par la faute de la soeur de celui qui avait été choisi pour le découvrir. Lorsque Louis XI songea à annexer la Bourgogne, les premières tentatives de ses soldats vinrent se briser contre la forteresse, tandis que les châteaux environnants capitulaient les uns après les autres. Irrité de cette résistance, La Trémouille vint en personne prendre la direction du siège. Deux énormes bombardes lancèrent alors contre les remparts de Montcenis de formidables quartiers de roches, ouvrant le passage aux assaillants qui passèrent les vaincus au fil de l'épée.
© Micberth

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