Dimanche 13 octobre 2024
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Par Camille Binet Référence : 3287 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0781-6 Nombre de pages : 186 Première édition : 1922 Reliure : br. Prix: 25.20€ |
Alors que le calme semblait revenir doucement depuis la retraite allemande du 17 mars 1917, Camille Binet assista pour la seconde fois au lamentable défilé des habitants des cantons voisins, fuyant l'invasion et chassant devant eux leurs bestiaux, traînant les hardes, le linge et les meubles qu'ils avaient pu emporter. Bien que sans nouvelles précises et officielles, des centaines de Montdidériens prirent alors le chemin de l'exode. Camille Binet et sa famille choisirent cependant de rester et l'émoi de chacun se transforma vite en panique lorsque l'évacuation de la ville de Roye par les Anglais fut confirmée. Le 27 mars, les rues étaient désertes lorsque le canon tonna et que les premiers obus tombèrent sur divers points de la cité. Au petit matin du lendemain, l'auteur découvre un décor terrifiant : l'occupant est entré dans la ville et le pillage a déjà commencé. Toutes les boutiques ont été éventrées, les éclats de verre des devantures brisées couvrent chaussées et trottoirs sur lesquels sont éparpillées des marchandises de toutes sortes. De nouvelles troupes ne cessent d'arriver et le sac de Montdidier s'opère sous les yeux des habitants impuissants. Sur les portes des maisons de ceux qui ont choisi de rester est tracée l'inscription civils restés qui, explique un sous-officier, les protègera ; vaines promesses qui n'épargneront pas très longtemps leurs biens. Dorénavant accompagné de deux sentinelles, Camille Binet reçoit l'ordre de rassembler tous les civils dans l'église Saint-Pierre afin de les évacuer pour les mettre à l'abri du danger. Tous s'acheminent vers l'édifice et constatent que les Allemands posent à l'intérieur les fils électriques qui doivent actionner les appareils télégraphiques qu'ils ont placés sur le clocher. Un premier obus tombe sur l'édifice et crève la voûte au-dessus de la nef latérale gauche. Un second obus frappe le portail tandis que les gravats s'abattent sur les habitants terrorisés. Chacun s'enfuit au hasard en abandonnant son paquetage de linge et de provisions. Après s'être réfugiés quelques heures dans la cave de Mme Mangot, les Binet tentent de regagner leur domicile alors que la nuit noire est éclairée par les lueurs des incendies qui se sont allumés dans différents quartiers. Devant l'insistance de leurs compagnons d'infortune, ils acceptent cependant l'abri qui leur est offert dans la cave très sûre de M. Autesserre. Brisés, affamés, ils s'y installent à plus de dix heures du soir. Cet instant marque le commencement de leur captivité réelle et de la série de leurs malheurs.© Micberth
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