MONTFORT-LA-CANE (La légende de)

Par Ludovic de Vaux et Paul Chardin

Référence : 2932
Date édition : 2010
Format : 20 X 30
ISBN : 978-2-7586-0402-0
Nombre de pages : 196
Première édition : 1886
Reliure : br.

Prix: 30.43€

Nicole Corhégat, « beauté merveilleuse, sur laquelle dix-sept printemps semblaient n'avoir passé que pour secouer leurs fleurs les plus belles et les plus suaves » avait les mêmes aspirations que toutes les jeunes filles de son âge. Nul besoin de richesse ; la santé et un cœur pur étaient les seuls éléments indispensables à son bonheur. Celle dont les si petits pieds auraient séduit le roi si celui-ci avait eu le temps de venir jusqu'à elle, connut cependant un destin tragique. Alors que son cœur ne battait que pour son fiancé parti mériter sa main en combattant auprès de Jehan IV, duc de Bretagne, elle put, grâce à saint Nicolas, s'échapper du château du comte de Montfort, qui l'avait retenue prisonnière durant toute une nuit. Mais son bien-aimé revenu, ne put supporter ce qu'il considérait comme un déshonneur ; la jeune fille en perdit la raison et la vie, ne laissant pour toute trace de son passage ici-bas, que la douleur de ses parents et l'apparition d'une cane miraculeuse le jour anniversaire de la translation des reliques du saint protecteur. Ludovic de Vaux raconte cette légende en ancrant résolument sa narration dans la réalité, évoquant les faits les plus retentissants du passé de la commune, les personnages qui en ont été les acteurs, décrivant précisément les lieux où se déroulèrent les événements, rapportant les usages et les croyances de l'époque, citant les chansons populaires les plus traditionnelles et empruntant au langage local de savoureuses métaphores. Au-delà de l'histoire de cette pauvre jeune fille, ce sont toutes les valeurs de la société de l'époque, dont certaines demeurent toutefois intemporelles, qui sont évoquées. Nul ne saurait se vanter d'avoir fait fortune en ayant « vendu au diable la poule noire », et n'admettrait de donner sa fille à un homme qui ne se serait jamais distingué dans quelque domaine que ce soit. Et parce que « le cœur des garçons est comme un brin de paille suspendu aux buissons, et la beauté des filles comme le vent qui les emporte à sa suite », il convient au fiancé de se méfier de deux choses : « la constance des femmes et les ponts nouvellement bâtis ». La mère, comme il se doit, plaide la cause de sa fille et implore la bienveillance de son mari : s'il veut trouver le bonheur à son âge, il doit être bon « car il ne reste aux vieillards que le bonheur des autres » ; mais le père, loin de se laisser attendrir, reste inflexible, ne voyant dans ces paroles que la preuve qu'on le prend pour un innocent baptisé avec de l'huile de lièvre.
© Micberth

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