Dimanche 13 octobre 2024
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Par A. Dufour et F. Rabut Référence : 2940 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0410-5 Nombre de pages : 284 Première édition : 1882 Reliure : br. Prix: 35.50€ |
En confiant à Alexandre-Michel de Jotems le gouvernement de Montmélian, en 1560, Emmanuel-Philibert choisissait un de ses officiers les plus dévoués et les plus connus pour défendre une place destinée à devenir la plus importante de ses états de Savoie. Dès 1600, la ville et le château subirent leur premier siège. Celui-ci émanait d'une lâcheté, d'une trahison amenée par la connivence d'une femme, ancienne abbesse du Betton et due à l'ineptie et à la faiblesse d'un homme qui n'hésita pas, pour quelques deniers, à trahir son pays et son prince, avant de se retirer en Suisse, accablé de mépris et de honte. Quelques décennies plus tard, le comte Jaffré Benso de Santena sut repousser toutes les attaques, sa bravoure inspirant tant de courage à sa garnison que les Français, découragés et désespérant de s'en rendre maîtres, renoncèrent à attaquer la forteresse, se bornant à en continuer le blocus qu'ils ne levèrent qu'à la paix de Cherasco. Après Henri IV et Louis XIII, ce fut Louis XIV qui jeta son dévolu sur Montmélian. Affectant de régner sur la Savoie comme sur une province tributaire de son empire et se croyant en droit d'obliger le duc de Savoie à expulser les huguenots de son territoire, il poussa celui-ci à s'allier au comte de Bavière. Le siège fut terrible pour la ville. Malgré le courage héroïque de ses vaillants défenseurs, elle dut se rendre après dix jours et dix nuits de tranchée ouverte et d'attaques de deux batteries de quatre pièces de canon. Le 4 août 1691, le marquis de Bagnasco annonçait à son souverain la chute de la ville et quelques jours plus tard dressait le bilan des pertes de l'ennemi : plus de cinq cents hommes étaient tombés dans les troupes françaises ainsi que plusieurs officiers de distinction, alors que les assiégés ne disposaient que de cent cinquante hommes. Quand la forteresse tomba à son tour, la garnison était réduite à 244 hommes, y compris le marquis, ses domestiques, les officiers et les volontaires ; la moitié d'entre eux était malade. La propagande d'alors, menée par Le Mercure galant de janvier 1692, ne tarissait pas d'éloges pour décrire la victoire sur une place qui ne manquait de rien, alors qu'elle était en réalité totalement exsangue.© Micberth
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