Vendredi 19 avril 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Hippolyte Gomot Référence : 3091 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0571-3 Nombre de pages : 292 Première édition : 1872 Reliure : br. Prix: 38.54€ |
L'abbaye de Mozat est l'une des plus anciennes de France. Elle remonte aux temps de la monarchie mérovingienne, lorsque la foi la plus ardente n'excluait pas les luttes sanguinaires et quand les rois, les ducs et les comtes, les gouverneurs des provinces, croyaient racheter leurs crimes en construisant des monastères et en bâtissant des églises. Elle aurait été fondée par Calminius, duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne, et Namadia, son épouse. La réputation de sainteté de Calminius attira un grand nombre de fidèles dans ce pays fertile et très rapidement, au sein d'une population fervente, le monastère prit une importance considérable. Les invasions barbares et les luttes des ducs d'Aquitaine contre l'autorité royale affaiblirent cependant celle qui était devenue la première abbaye d'Auvergne. Les moines surent toutefois réaliser dans la paix du cloître, en plein Moyen Âge, « l'idéal que les sociétés modernes poursuivent sans cesse », grâce à la fraternité, l'abnégation absolue, le dévouement sans limite à la famille choisie. Inlassablement, ils construisirent et reconstruisirent ces cloîtres, ces cellules, ces tours, ces fortifications et cette église qu'une série de tremblements de terre, en 1477 et 1490, détruisirent largement et qu'ensuite, les religionnaires plus impitoyables attaquèrent, démolirent, pillèrent et ravagèrent sans trêve ni merci. Sous les Duprat, les Neuville de Villeroy, princes par la fortune et par la puissance, l'abbaye était une des plus magnifiquement pourvues de la province. Son église, nouvellement reconstruite et décorée, se distinguait par ses sculptures, ses pendentifs et ses vitraux. Son trésor religieux, héritage de dix siècles de générosités faites par les papes, les rois, les hauts et puissants seigneurs venus en pèlerinage, était vanté de tous. Ses vastes bâtiments auxquels le roman, le gothique et la Renaissance avaient tour à tour apporté leur caractère architectural, ses châsses byzantines, ses reliquaires, ses parures d'autels faisaient l'orgueil des moines. Mais lorsque trois cents ans plus tard, on vint au nom des lois révolutionnaires frapper aux portes du vieux couvent pour réclamer ces précieux joyaux et prendre possession du manoir des fils de saint Benoît, la déception fut grande, la gestion durant les deux siècles précédents ayant fortement affaibli l'édifice, les biens et les hommes. Les derniers moines durent quitter le monastère qui devint bientôt l'église unique de la paroisse.© Micberth
02:11
   RECHERCHE