Samedi 05 octobre 2024
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Par René Mercier Référence : DFDH50 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0387-0 Nombre de pages : 294 Première édition : 1917 Reliure : br. Prix: 36.51€ |
Parce qu'il est journaliste, René Mercier jette un regard privilégié sur les événements qui se produisirent au cours de ces semaines tragiques : il est au cœur des quelques informations qui peuvent être glanées, il est en relation avec certaines des autorités, il est aussi en contact constant avec la population qui vient se renseigner auprès de lui ou se confier. Si l'angoisse et l'incertitude sont souvent présentes, il fait toujours preuve d'une relative bonne humeur, refusant de céder à la panique et cherchant systématiquement à rassurer son entourage. Professionnel, il est à l'affût de la moindre nouvelle mais, conscient de son pouvoir, il applique sans rechigner les consignes qui lui interdisent toute publication intéressant la défense nationale ou pouvant alarmer la population. Utopiste, il voit même la guerre comme un bien immense qui, à l'heure de la signature du « traité qui délivrera l'Europe du cauchemar pangermaniste », incitera les grandes puissances à imposer un désarmement général. Si le 8 août, l'enthousiasme est encore de mise devant l'avancée de l'armée française (« Nos soldats sont d'un entrain prodigieux. On dirait qu'ils s'amusent à la bataille »), deux jours plus tard, le nouveau préfet, ayant convoqué les directeurs de journaux, ramène les esprits à une réalité plus préoccupante et à la perspective de la prise de Nancy par l'ennemi. Il les exhorte alors à soutenir le moral de la population ; tâche aisée car les Lorrains sont habitués par tradition aux cruautés des invasions, et savent faire preuve de courage et de stoïcisme. Ils révèlent d'ailleurs leur solidarité et leur noblesse d'âme en préparant spontanément un lit, chez eux, pour accueillir les blessés. Leur désappointement sera grand quand les autorités refuseront ce geste de générosité mais la pureté de leurs actes et de leurs sentiments ne peut que provoquer l'admiration : « C'est une humanité régénérée, comme un peuple divin ». La confiance revient, impalpable, sans raison véritable. L'exposition sur la place Stanislas de quelques canons pris à l'ennemi fait oublier les tristesses et les angoisses ; la ville sourit à nouveau. Aux derniers tremblements des habitants, rythmés par les « miaulements » des obus, dans la nuit du 9 au 10 septembre, succèderont deux jours plus tard, les « Victoire ! » d'une foule en liesse.© Micberth
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