Jeudi 03 octobre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Robert Balland, Georges Fauquet Référence : DFDH52 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0398-6 Nombre de pages : 214 Première édition : 1932 et 1935 Reliure : br. Prix: 26.37€ |
Si trois périodes semblent avoir existé dans la vie de Sully, ses qualités et ses défauts, demeurés constants tout au long de son existence, lui confèrent une réelle unité. Il sut gérer les affaires de l'État comme il sut faire fructifier ses domaines. Celui qui avait célébré les bienfaits de l'agriculture, mit ses principes en vigueur et donna des leçons d'économie rurale pendant que tant d'autres nobles s'épuisaient en luttes stériles contre le principe monarchique. Tout enfant, il fit montre d'un esprit revêche et indomptable face à un maître qui ne put prendre l'ascendant sur lui, avant qu'un autre précepteur sache éveiller une curiosité insatiable et un goût du travail acharné. Sa rencontre avec Henri de Navarre fut décisive pour sa carrière et fort utile à la cause du monarque. Ils avaient en commun « une certaine façon de parer aux dangers et de louvoyer entre les obstacles » et, très vite, Maximilien de Béthune se jeta dans la lutte avec fougue et calcul tout à la fois. À partir de 1587, il n'y eut pas de grands combats dans lesquels il n'ait eu son rôle. Parallèlement, le comptable apparut très tôt derrière le chevalier, car Sully avait compris que l'enrichissement était nécessaire à sa carrière. Une fois Henri IV installé sur le trône, il ne fut jamais long à réclamer instamment sa récompense à chaque action d'éclat, dévoilant ainsi un trait de caractère tout aussi pénible que le discours « fanfaron » qu'il employait pour conter ses exploits guerriers. Il sut se rendre indispensable et en 1596 vit enfin les portes du Conseil des finances s'ouvrir devant lui. Il avait jusque-là combattu pour le roi, il allait désormais travailler pour la France. Il s'employa à dénoncer les désordres et les irrégularités dont fourmillait l'administration financière, créant, par son honnêteté, une confiance et une intimité entre le roi et ce ministre bourru qui entretenait la vanité de Sully, qui, inlassablement ramenait à lui tout ce qui s'adressait au monarque, au point que lors de l'assassinat d'Henri IV, il se réfugia à la Bastille, craignant pour sa propre vie. Quand il quitta le pouvoir en 1611, « son tempérament d'ambitieux toujours insatisfait » lui laissa un temps un espoir de retour, avant de s'incliner définitivement. Il entreprit alors de rédiger ses Économies royales et tout en se faisant le gardien de la mémoire d'Henri IV, il trouva ainsi le moyen d'assouvir son souci d'apologie et de vengeance personnelle « avec une puissance de haine et une ingéniosité dans la calomnie qui sont le vilain côté de son tempérament ».© Micberth
19:46
   RECHERCHE