Dimanche 13 octobre 2024
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Par André Viriot Référence : 3343 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0846-2 Nombre de pages : 124 Première édition : 1916 Reliure : br. Prix: 17.00€ |
Le petit village de Nomeny jouit d'un brillant passé, à l'abri de sa forteresse. « Riant, agréable et salubre, il ravissait le rêveur et le poète ; prodigue de souvenirs archéologiques et historiques, il attirait les savants ». Tout semblait sourire à ce coin exquis qui rassemblait les éléments nécessaires à son développement économique. « Mais le sourire fit bien vite place aux sanglots ». Aux premières heures de la guerre, la population ignorait que Nomeny ne pouvait être défendu. Quelques douaniers et une brigade de gendarmerie étaient ses seuls remparts : les Allemands commencèrent par s'en délivrer. Les habitants subirent alors les réquisitions de diverses patrouilles qui s'arrêtaient temporairement à Nomeny. Parfois un peloton de cavalerie française ou une section d'infanterie venaient les mettre en chasse. Puis, le 11 août, à une heure de l'après-midi, le premier sifflement d'un obus qui éclata rue de Vaudémont se fit entendre. Jusqu'au 19 août, le moral des habitants oscilla entre l'effroi et l'espoir. Le 20 août au matin, un nuage de poussière apparaît près de Mailly. Bientôt une véritable trombe humaine déferle, sortant des bois. Les troupes françaises qui n'ont pas mission de défendre Nomeny ou d'y engager une bataille demeurent à plusieurs centaines de mètres. Il est neuf heures du matin, et l'instant est favorable pour la destruction du village. « Pierre par pierre, la coquette cité va s'écrouler, sans aucune raison militaire, sous les coups de la Kultur. Shrapnells allemands et obus incendiaires tombent drus comme grêle ». Épouvantés les habitants fuient de tous côtés. Mais, toute personne qui se montre, est impitoyablement fusillée. Quatre-vingts personnes se réfugient dans la cave du presbytère et prient avec leur curé, à la lumière des cierges scintillant dans la nuit en une véritable scène de catacombes. Á quatre heures du matin, les bombardements diminuent et l'incendie fait rage. Les Allemands jettent alors du pétrole par les soupiraux des caves. Ces jets de liquide enflammé, le début d'asphyxie ou la crainte d'être ensevelis vivants sous les décombres de leurs maisons, obligent les malheureux Nomenéïens à sortir de leur retraite. Mais dans les rues, les balles sifflent. Le massacre est effroyable, faisant soixante-dix victimes en quelques heures. Les maisons sont pillées et les butins sont évacués sur des chars à bancs. Les habitants sont séparés et dirigés sur divers points. Un premier groupe gagne Nancy dès le lendemain, un autre trouve le réconfort auprès d'une sentinelle française à Belleau. Le sort le plus tragique est réservé au groupe des hommes et des jeunes gens© Micberth
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