Lundi 14 octobre 2024
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Par J.-A. Quiniou Référence : 3410 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0922-3 Nombre de pages : 154 Première édition : 1923 Reliure : br. Prix: 20.00€ |
Quand Nominoë ou Néven, le chef chargé du commandement des marches bretonnes, se révolta contre Charles le Chauve, vainquit ses troupes à Ballon et prit le titre de duc, il voulut rendre son duché puissant et indépendant. Il ne pouvait négliger les points importants des anciennes voies romaines et confia au lieutenant Coff ou Goff, l'administration de son marais Guer ou Goarnaven, son vallon et Lan, dénommés Lannéven et de tout Plouégat. Ce fut l'origine de la maison féodale de Trogoff. Comme tant d'autres, la famille Trogoff réussit à transformer en domaines personnels les territoires confiés à son administration. Pierre, chevalier-seigneur châtelain de Trogoff et Callac, partisan de Charles de Blois, fut capitaine de Bordeaux. En 1354, son château fut confisqué par Jean de Montfort qui le livra aux Anglais. Son importance était grande puisque la forteresse, qui était l'une des clés du pays de Morlaix et de la baie de Douron, surveillait la grande route de Saint-Brieuc à Brest. La place fut fortifiée pour devenir imprenable. Son capitaine, Olivier Thuomelin, était redouté à plus de sept lieues à la ronde pour ses cruautés et ses rapts. Les habitants demandèrent d'abord l'aide de Charles de Blois mais le corps franco-breton qui essaya de reprendre la place en 1360 fut défait. Lorsque Du Guesclin, otage du comte de Montfort, s'évada, les bourgeois de la ville implorèrent son secours et lui offrirent 60 000 écus et 6 000 hommes. Du Guesclin refusa l'argent mais très vite les hommes furent armés et équipés. Il démantela le château de Pestivien et quand il se dirigea vers Plouégat-Moysan, les Anglais, conscients de sa supériorité, abandonnèrent la place. Le château fut lui aussi démantelé mais sans trop de ruines puisqu'il subsistait une tour en 1841. Pierre-Yves de Trogoff hérita du domaine familial mais choisit de ne pas reconstruire le château. En 1652, Jean de Pensornou devenu seigneur de Trogoff fit bâtir un manoir. Sa fille épousa Alain Huon de Kermadec. Ce fut le seul seigneur qui habita le domaine. La possession de Trogoff lui fut contestée et le procès qui s'ensuivit le ruina complètement, l'obligeant à vendre toutes ses terres. Le village fut relativement épargné par les événements dramatiques de l'histoire de France. La paroisse, trop pauvre, n'attira pas les brigands La Fontenelle et La Maganne, mais elle fut ravagée par les troupes de François d'Espinay durant quatre jours du mois de mai 1596. Á la veille de la Révolution, encerclés dans un réseau de coutumes désuètes, les habitants aspiraient sans doute à de plus grandes libertés mais n'étaient pas préparés à une révolte brutale.© Micberth
Article(s) de presse :OUEST-FRANCELe TrégorLe Télégramme
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