Dimanche 08 septembre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Narcisse Dupré Référence : 3286 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0780-9 Nombre de pages : 268 Première édition : 1910 Reliure : br. Prix: 36.50€ |
Le territoire était jadis couvert de forêts mais dans les éclaircies de bois essartés, il s'est formé avec le temps une agglomération dont l'appellation se perpétua par celle de Bout-de-la-Ville donnée à la place publique. La paroisse de Réalcamp, fondée par quelques maisons groupées autour d'une église, a été donnée en 1231 à l'abbaye des bénédictins du Tréport, par Alix, veuve de Raoul Ier, comte d'Eu. Au cours des siècles suivants, la nomination à sa cure engendra plusieurs conflits entre les archevêques de Rouen et les comtes d'Eu. L'église servit longtemps de maison commune où l'on réunissait la municipalité au son de la cloche et où se déroulaient les élections municipales. L'usage de publier les lois et les actes d'autorité administrative à la porte de l'édifice s'est perpétué jusqu'au milieu du XIXe siècle, par la lecture des rôles des diverses impositions que l'instituteur, secrétaire de mairie, venait faire un dimanche de l'année à l'issue de la messe. Sur les 6 000 hectares de la forêt d'Eu, 264 sont afférents à la commune et de nombreux habitants de Réalcamp travaillèrent dans les verreries. Outre celle des Essartis, cinq autres verreries étaient exploitées dans le voisinage de la forêt par quatre familles de nobles verriers qui descendaient, dit-on, de quatre hardis compagnons de Rollon : les de Bongars, les de Brossard, les de Caqueray et les Le Vaillant. Si l'une ne dura que quelques années et une autre fut confisquée à la Révolution, quatre résistèrent au temps et se spécialisèrent souvent dans des fabrications particulières. La verrerie du Courval possédée par le prince de Nassau était la seule du comté d'Eu à fabriquer des vases de toutes espèces, puisqu'elle était autorisée à produire à la fois du gros verre et du cristal. Á une époque où le chemin de fer n'existait pas, la famille Ménouval s'enrichit grâce à un roulage important pour le transport du verre. Bâtie au début du XVIe siècle, l'église Saint-Christophe de Réalcamp a été reconstruite plus tard en brique. Les nombreuses transformations qui se sont succédé depuis 1850 et notamment sous l'impulsion des abbés Barbier, Plaisant et Ducreux, ont fait d'elle une des plus belles églises de la région, malgré les quatre incendies dont elle fut victime au cours de son histoire. La Haute-Maladrerie fut construite pour recueillir les lépreux par le comte d'Eu, en accord avec les moines. Lorsqu'elle tomba en ruines, les terres qui en dépendaient furent cédées au sire de Valny, qui bâtit un château qui ne résista pas à la Révolution. Son fils, page de Louis XIV, vint y habiter et reçut la visite de Philippe d'Orléans, frère du roi, et de son épouse.© Micberth
15:36
   RECHERCHE