Vendredi 26 avril 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par l'abbé Grandeury Référence : 3193 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0679-6 Nombre de pages : 122 Première édition : 1859 Reliure : br. Prix: 15.82€ |
La montagne sur laquelle fut construit le sanctuaire vénéré des Lorrains s'appelait Seionz au Xe siècle. Cette position magnifique, après avoir été occupée sous les Romains par une ville ou une forteresse, était devenue déserte à la fin du Xe siècle. On trouve trace aux XIe et XIIe siècles d'une « église du Saintois », dénomination toujours d'actualité qui ne fait pas référence à Jérusalem comme semble, à tort, le croire l'auteur. C'est cette église déjà existante que saint Gérard, évêque de Toul, érigea en 986 en église paroissiale pour les habitants de la région et c'est là qu'il fixa le pèlerinage. Une illustre famille vint s'établir près du sanctuaire à la fin du XIe siècle. Gérard Ier, fils de Gérard d'Alsace, premier duc héréditaire de Lorraine fixa sa résidence à Vaudémont et y fit construire une forteresse alors inexpugnable. D'un caractère fougueux et ambitieux, il fut longtemps en guerre contre ses voisins. Après un séjour en prison qui modifia radicalement son tempérament, il témoigna un grand respect à la Vierge de Sion dont il se déclara le vassal et recommanda à ses successeurs de préférer ce titre à tous les autres. La plupart d'entre eux partagèrent cette dévotion, agrandirent le sanctuaire ou y établirent un ordre de chevalerie. Une clause du testament de Ferry II, en 1470, exigea même que son fils aîné, René, futur René II, fasse deux voyages par an à pied, de Vézelise à Notre-Dame de Sion, l'un pieds nus, l'autre chaussé. L'église devenant chaque jour plus illustre acquit des richesses qui ne manquèrent pas d'exciter la convoitise des voleurs. La tradition populaire conserve l'histoire de deux malfrats qui, venus pour la piller, furent arrêtés miraculeusement par la puissance de la Vierge. Gardienne de ses richesses, elle fut aussi celle qui sauva une jeune princesse des funestes intentions d'un lâche persécuteur, au lieu-dit Le saut de la pucelle. Lorsque la Lorraine perdit son indépendance une fois ses souverains partis, Stanislas, qui la gouvernait, chercha à adoucir les regrets et à faire accepter la domination de la France qui avait été si longtemps l'ennemi. En 1741, il vint poser la première pierre d'un nouvel édifice, Notre-Dame de Sion étant devenue trop petite pour recevoir l'affluence des pèlerins qui augmentait chaque jour. La précieuse statue, image de Marie que neuf siècles avaient vénérée comme la patronne et la protectrice des princes et des états de la maison de Lorraine, ne résista malheureusement pas aux désastres de la Révolution.© Micberth
12:57
   RECHERCHE