Samedi 05 octobre 2024
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Par Victor Montiton Référence : 1816 Date édition : 2002 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-189-5 Nombre de pages : 176 Première édition : 1930 Reliure : br. Prix: 22.31€ |
Victor Montiton était trop attaché à Seignosse et à son passé pour leur consacrer une œuvre seulement lyrique ou nostalgique. Le site grandiose de cette côte sud des Landes aurait pu l'inciter à poétiser, mais il a préféré s'efforcer de tout dire sur l'histoire de la ville ; tout ce qu'il a puisé dans les archives : lu, découvert, décrypté, comparé, établi à coup sûr. Cet historien était un encyclopédiste des événements locaux qui ne négligeait pas pour autant les grands moments intéressant la nation, mais qui privilégiait toujours la vie au quotidien dans la cité par rapport aux emballements de l'épopée. Les Seignossais, ainsi que leurs visiteurs, seront ravis de retrouver ici le pays dans ses débuts ténébreux (sombres forêts originelles, aurochs et sangliers), puis dans ses périodes lointaines (gauloise et gallo-romaine), dans ses bouleversements des Ve et VIe siècles (invasions : l'Aquitaine devient franque) et dans sa période médiévale, « où des documents permettent (enfin) d'entrer dans l'étude de la vie communale ». Dès lors, les renseignements abondent : la topographie précise du terroir et son évolution au fil du temps, le relevé des cours d'eau (le Cap d'Oueil, le ruisseau de Laubian...), l'Étang Noir et l'Étang Blanc, les quartiers de la ville (Pisloc, Orocqs, la Montagne...), les limites (Soustons au nord, Tosse et Saubion à l'est, Angresse et Soorts au sud et l'océan à l'ouest), les terres et leurs cultures spécifiques (céréales, vignobles, pommes de terre, bois et forêts...), mais aussi la composition de la population, les jurats et les syndics, les officiers de justice, les industries diverses.
Rien de ce qui est seignossais, ou proche de la cité, ne semble anodin ou secondaire à l'auteur : le commerce du liège au XVIIIe siècle ou l'enchérissement des produits résiniers à la même époque, les transactions d'achat de vignobles au XVIe et au XVIIe siècles ou les vaches qui ravagent les terres labourables, les déprédations des pêcheurs de Tosse et de Seignosse ou les passages des soldats si redoutés, l'histoire du sieur Lahary faussement accusé de contrebande de tabac ou la complexité des prélèvements religieux dans la paroisse (dîmes, santon, bénéfices portionnistes...), le fonctionnement de la fabrique, les legs et même les légendes, comme celle de la grotte du diable... C'est dans ce foisonnement de faits, de droits, d'âpreté commerciale et financière, de délits (vols de fruits), voire de crimes (assassinat d'un gemmier le 7 août 1817), de naufrages et de cadavres à la côte (1820, 1834, 1852, 1855, 1896), de vie municipale (élections, nominations, mouvements de la population), d'érection d'une maison commune (devis en 1845) et d'écoles (1913), et enfin de confrontation courageuse de la cité avec la guerre de 1914-1918 que s'est constituée l'histoire de Seignosse.© Micberth
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