Dimanche 08 décembre 2024
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Par Loup Bertroz Référence : 3322 Date édition : 2014 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0818-9 Nombre de pages : 110 Première édition : 1915 Reliure : br. Prix: 16.00€ |
Le mardi 1er septembre 1914, les Allemands s'avançaient sur Senlis en formant un arc de cercle jalonné par Pont-Sainte-Maxence, Verberie, Béthisy et Crépy. Le lendemain matin vers dix heures, des masses importantes d'infanterie prussienne s'avancèrent sur Senlis. M. Cochet, employé de la mairie, raconte combien la journée paraissait lugubre avec, dès le matin, la fuite précipitée d'une grande partie de la population, à pied, à bicyclette et en voiture. Vers une heure et demie, chacun s'attendait à l'arrivée imminente des Allemands lorsqu'un obus tomba sur la place de l'Hôtel de Ville. Un éclat tua M. Dropsit, ouvrier maçon ; ce fut la première victime senlisienne. Chacun se mit à l'abri comme il pouvait, tandis que le bombardement se poursuivait sans toutefois faire autant de dégâts qu'on pouvait le craindre. Á quatre heures, les Allemands arrivèrent et se dirigèrent en deux groupes vers la mairie. Quinze otages furent arrêtés sous prétexte que des tirs auraient été dirigés sur les soldats allemands par une partie de la population. Les malheureux furent conduits sans ménagement dans la plaine de Chamant et leur arrêt de mort leur fut notifié par un capitaine à cheval. M. Mader traduisit le texte aux habitants terrorisés et plaida la cause des prisonniers. Si certains furent libérés, le maire, M. Odent, fut exécuté. Á onze heures du soir, quelques minutes lui furent accordées pour dire adieu à ses concitoyens captifs et confier à l'un d'eux ses papiers, son alliance et sa dernière pensée pour sa famille. Six infortunés artisans partagèrent son sort. Vers trois heures de l'après-midi, ce même 2 septembre, quatre jeunes gens furent contraints de marcher devant la colonne allemande, servant ainsi de boucliers humains. Les premières victimes des balles françaises furent donc françaises. D'autres habitants servirent de remparts, en particulier devant l'hôpital où M. Tarcy, entrepreneur de maçonnerie, se distingua autant par son courage que par sa présence d'esprit, écartant de l'édifice tout risque d'incendie en s'improvisant officier de pompiers. L'état-major allemand avait donné l'ordre d'incendier toutes les maisons. La ville entière aurait flambé si l'archiprêtre Dourlent, arrêté en tant qu'otage, n'avait su toucher l'officier du Grand Cerf, qui lui promit d'implorer la grâce de Senlis auprès de son général. Malgré le courage du curé qui fut cité à l'ordre du jour, tard dans la nuit, les habitants seront « inondés de lumière par les maisons qui flambent, crépitent, s'écroulent ».© Micberth
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