Lundi 20 janvier 2025
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Par Mgr Pierre-Louis Péchenard Référence : 3301 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0796-0 Nombre de pages : 442 Première édition : 1918 Reliure : br. Prix: 59.00€ |
Il faisait très beau le 1er septembre 1914 à Soissons. Dès six heures du matin, un drapeau blanc flottait sur la tour de la cathédrale et le public semblait satisfait de cette reddition sans combats. Soudain le drapeau blanc disparaît et quelques centaines de soldats français formant l'arrière-garde de l'armée se massent sur la place de l'Hôtel de Ville et la place de Laon ; ils dressent une barricade et vers onze heures, ils commencent à tirer sur l'ennemi positionné sur la hauteur et qui répond par des coups de canon. La canonnade s'intensifie et vers six heures du soir, l'armée allemande entre dans la ville. Le lendemain, les rues sont désertes, la plupart de la population s'étant enfuie. Le désarroi est général et en l'absence d'administration régulière, un comité d'hommes de bonne volonté se forme pour veiller à la sécurité publique, au soin des victimes et à l'alimentation. Le 12 septembre, le temps est pluvieux lorsque le 246e régiment d'infanterie de réserve de Fontainebleau pénètre à son tour dans Soissons. Le plan de guerre des Allemands semble brisé. « Nous les refoulons ainsi depuis Chantilly » dit un soldat en passant ; « Ayez confiance, ce ne sera plus long ! » Un quart d'heure plus tard, retentissent de violents coups de canon. Le premier bombardement de la cité durera exactement dix-sept jours. La cathédrale est fortement endommagée, une flèche de Saint-Jean décapitée, les deux ponts détruits, les monuments publics ébréchés, une cinquantaine de maisons incendiées, une multitude d'autres écroulées ; la plupart des murs et des toits sont déchirés et éventrés, toutes les vitres sont brisées et les rues jonchées de décombres. Tandis qu'un silence de cimetière règne dans la plupart des rues, la vie est intense à l'hôtel de ville. Tout le monde semble s'y être concentré. La cour d'entrée et la place qui la précède présentent une animation extraordinaire. Préfet, évêque, officiers, prêtres, civils, militaires de toutes armes, ouvriers, solliciteurs, femmes et enfants se coudoient et s'interpellent dans une atmosphère d'entrain et de confiance. Les habitants décident petit à petit d'abandonner leur retraite souterraine pour reprendre possession de leurs chambres et le silence de l'ennemi donne quelques raisons d'espérer que l'accalmie est définitive. Mais les vivres sont rares. L'approvisionnement par Paris n'est pas suffisant et les campagnes sont ravagées. Les magasins sont assiégés par des foules avides et inquiètes. Dans cet état d'esprit, l'idée d'un retour des Allemands à Soissons reprend pied. Et bientôt l'atmosphère se charge d'une nouvelle odeur de poudre.© Micberth
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