Lundi 14 octobre 2024
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Par Georges Baumont. Photographies Jean Blaire Référence : DFDH31 Date édition : 2006 Format : 20 X 30 ISBN : 2-84373-842-3 Nombre de pages : 134 Première édition : 1946 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
Cet ouvrage n'est pas une « histoire de l'occupation, de l'évacuation, de l'incendie et de la délivrance de Saint-Dié » ; c'est un document terrifiant : la présentation, en mots et en images, de la mise à mort d'une ville qui, depuis les temps les plus anciens, avait brillé par son savoir, sa foi religieuse, son prestige architectural et son activité artisanale et ouvrière. Celle qui avait inventé l'appellation Amérique pour le Nouveau Monde (1507 environ) et qui avait reçu, elle-même, le titre officiel de Marraine de l'Amérique (1910), fut détruite en cinq jours, du 13 au 18 novembre 1944, par des troupes allemandes manifestement sur le départ. Occupée pendant quatre ans, réquisitionnée dans ses forces vives (943 Déodatiens déportés le 8 novembre), systématiquement pillée depuis des semaines (magasins vidés, wagons de la Croix-Rouge « bourrés de tissus » envoyés vers l'Est, camions entiers où s'entassaient les objets les plus divers...), il lui restait à connaître le pire : l'anéantissement par les incendies et les explosifs. Et à cet égard, rien n'est plus éloquent que les chiffres : en février 1944, la ville de Saint-Dié comptait environ 15 000 habitants. Or, à la fin du mois de novembre de la même année, 10 585 d'entre eux étaient recensés officiellement comme « sinistrés totaux » : c'est-à-dire sans logement, sans mobilier, sans linge, sans objets personnels, sans rien. Cette donnée arithmétique donne la mesure des destructions urbaines effectuées par l'ennemi, agression ultime et dévastatrice « sans aucune nécessité militaire » contre la ville, et de leurs conséquences terribles sur la population de Saint-Dié au cours de cet hiver 1944. « Tout est ruine et deuil » : la rue Thiers, la place Jules Ferry, la maison dite « du baptême de l'Amérique », la cathédrale dont la dynamite a détruit les chapelles latérales, « rasé les voûtes, coupé la nef en deux, découronné le transept et le chœur, lézardé les murs, crevassé les demi-colonnes du portail »... Le texte de Georges Baumont est sobre et juste ; les photos de Jean Blaire sont impitoyables.© Micberth
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