Jeudi 03 octobre 2024
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Par Raymond Lebard Référence : DFDH71 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0962-9 Nombre de pages : 272 Première édition : 1980 Reliure : br. Prix: 37.00€ |
Jeune enfant, Raymond Lebard écoutait sa maman lui expliquer que son père ne manquait pas de travail pour « pointer » les pioches et les socs de charrue, pour effiler les haches en leur donnant un profil bien tranchant, mais surtout pour ferrer les animaux de trait, seuls utilisés à l'époque pour tirer entre les brancards des voitures ou à la tête des timons des barrots et des chars. De sa maison dans le magasin de quincaillerie à Saint-Dier, il ne lui reste guère d'autres souvenirs qu'un trou dans le plancher où ses billes venaient s'égarer. Il se revoit également dans la cuisine, mangeant des châtaignes simplement cuites à l'eau, dont il perçait l'écorce avec ses dents. Á côté de la maison et contiguë à la forge se tenait la pharmacie de M. Rofflet, qui lui fit connaître deux grandes joies. Tout d'abord, il lui fit découvrir le phonographe, avec son énorme pavillon amplificateur, qui restituait si bien la musique et l'automobile lorsque, faisant office de médecin quand ce dernier fut mobilisé, il ramena le petit garçon à Domaize. La maison d'en face était le café-restaurant du Cheval blanc. L'ambiance y était au recueillement et à la tristesse depuis que le fils de son tenancier, le très populaire M. Bournérias, avait été tué à la guerre. Quelques années plus tard, sa mère fit l'acquisition d'un fond de magasin qui bientôt prit l'aspect d'un point de vente de caractère mixte. Á droite, étaient exposés les articles de quincaillerie, souvenirs de son désormais défunt mari. Á gauche, trônaient les tissus qui constituaient le véritable gagne-pain. Certaines clientes achetaient leurs tissus avec une confiance désinvolte en payant « rubis sur l'ongle ». D'autres se livraient au traditionnel marchandage. L'inscription portée sur l'étiquette en lettres sibyllines permettait alors à Mme Lebard de fixer au départ un prix surfait, pour parvenir à une négociation finale proche du prix réel de la marchandise. Saint-Dier comptait à cette époque, une douzaine de magasins d'épicerie qui étaient autant de centres d'achat hybrides, une activité spécifique se rajoutant à chacun d'eux (sabotier ou marchand de journaux, de jouets, de semences, de vaisselle, etc.). Tous, à intervalles plus ou moins réguliers, brûlaient eux-mêmes leur café vert venu des lointaines fazendas brésiliennes. Des cartes postales anciennes ont été ajoutées par l'auteur qui nous offre là un ouvrage précieux, où chacun sera heureux de retrouver un écho, et, pour les plus jeunes, une évocation riche d'un village au cœur de l'Auvergne.© Micberth
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